Temporalité et espace en langue seconde : contraintes typologiques dans l'acquisition du français par l'adulte anglophone
Auteur / Autrice : | Annie-Claude Demagny |
Direction : | Maya Hickmann |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Soutenance en 2013 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Mots clés
Résumé
L’expression du mouvement fait l’objet de nombreuses études dans le domaine de l’espace. Peu de travaux ont examiné l’interaction de ce domaine avec celui de la temporalité en psycholinguistique. La thèse aborde deux questions : comment la spatialité et la temporalité sont imbriquées dans le discours ; l’incidence des propriétés spécifiques des langues dans l’acquisition d’une langue seconde. L’analyse tient compte des différences typologiques entre l’anglais et le français, dans le domaine de l’espace (cadrage satellitaire vs. Verbal). De plus, la thèse teste plusieurs hypothèses concernant l’émergence de la morphologie verbale en L2. L’analyse porte sur des productions d’adultes anglophones apprenants du français, comparées à celles de natifs des deux langues, dans deux tâches centrées sur le mouvement provoqué. Les locuteurs de l’anglais expriment systématiquement la cause et la manière dans le verbe, et la trajectoire dans la constellation du verbe principal, qui devient le centre sémantique de l’expression de bornes temporelles. Les locuteurs du français montrent des variations dans l’expression des composantes du mouvement provoqué, située soit dans le verbe soit dans sa constellation, variations qui sont en partie liées à la contrainte d’expression de la télicité dans le verbe. Les apprenants encodent cause et manière dans le verbe, et peu la trajectoire et bornent le plus souvent les événements par la morphologie verbale au premier niveau. Avec le développement de la L2, ils intègrent graduellement les schémas de la langue cible. Enfin, les résultats montrent que le contexte discursif joue un rôle dans le choix de la morphologie verbale par tous les locuteurs.