Recul des collectifs et montée du mal-être au travail : individualisation, souffrance et logiques d'évitement du collectif
Auteur / Autrice : | Yves Grasset |
Direction : | Vincent de Gaulejac |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2013 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Résumé
L'ambition de la thèse est de rapprocher la montée des plaintes au travail du recul des collectifs. Il s'agit de vérifier et de comprendre les conséquences de l'individualisation, dans le développement intense de problèmes qualifiés aujourd'hui de « risques psychosociaux ». Ces risques n'ont pas de définition validée scientifiquement et sont difficiles à apprécier du fait de leur dynamique. L'approche de cet objet conduit à s'interroger sur les intérêts de perception de ceux qui le décrivent : dans la littérature, l'ensemble de ces problèmes n'est jamais envisagé. La thèse pose notamment la question d'un impensé sociologique sur les agressions et les violences « externes » au travail. Il s'agit ensuite de déterminer des invariants qui traversent l'ensemble de ces risques, d'apprécier leurs conséquences communes, pour mesurer l'importance de la prévention par le collectif. Le recul des liens sociaux n'est pas seulement observable dans le cadre du travail, mais l'environnement professionnel agit fortement sur les rapports entre les salariés. Les modes de gestion des entreprises notamment, ont des incidences directes à travers des sollicitations de fortes implications, dans un contexte de mise en concurrence généralisée, marqué par l'intensification. Le jeu avec la question du collectif est un aspect central : la recherche montre comment l'entreprise tente d'en maîtriser la portée. La thèse s'intéresse enfin au rôle des consultants « préventeurs » spécialisés, pour décrire deux dérives observables : l'approche gestionnaire de ces questions par la mesure de ces risques et la psychologisation. Ces pratiques ont pour effet d'éviter le passage par u questionnement collectif.