Thèse soutenue

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Auteur / Autrice : Frédéric Lepelletier
Direction : Laure GuillouChristian Jeanthon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Diversité du vivant
Date : Soutenance en 2013
Etablissement(s) : Paris 6

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les microalgues peuvent temporairement croitre massivement et/ou produire des effets toxiques ou nocifs. Certains de ces événements, appelés ''Harmful Algal Blooms'' (HAB), sont relativement rares dans les écosystèmes marins, mais ont vu leur fréquence et leur intensité augmenter durant ces dernières décennies. Ces microalgues efflorescentes sont rarement considérées comme invasives. Cependant, leur capacité à produire des efflorescences ne semble pas dépendre uniquement des facteurs environnementaux mais aussi de l'absence de contrôles efficaces (parasites, prédateurs, Enemy Release Hypothesis (ERH)), comme observé chez les espèces invasives terrestres. Le dinoflagellé toxique Alexandrium minutum, responsable d'efflorescences toxiques, est suspecté d'être invasif le long des côtes bretonnes depuis la fin des années 80. Cette microalgue produit, à travers sa reproduction sexuée, des kystes résistants lesquels contaminent sur le long terme les sédiments, et expliquent la récurrence des efflorescences dans certains estuaires bretons. Cette étude est la première a analysé les traits écologiques de cette espèce (taux de croissance, densité maximale, niches écologiques) à partir d'un suivi à long terme (24 années consécutives), effectué dans l'estuaire de la Penzé. Les populations d'A. Minutum ont des dynamiques ''lag-boom-bust'', typiques d'un nombre croissant d'espèces invasives. Les plus fort taux de croissance ont été détectés durant la période ''boom'', en accord avec l'hypothèse EICA (Evolution of Increased competitive ability). Utilisant une collection d'échantillons couvrant les années entre 2004 à 2012, nous avons appliqués différentes approches, aussi bien indépendantes que dépendantes de cultures, pour explorer la diversité de leurs parasites, leur spectre d'hôtes et la stabilité à long terme de ces contrôles biologiques. La description taxonomique, dans le cadre de cette thèse, de deux nouvelles espèces de parasitoïdes infectant les microalgues efflorescentes démontre que ce compartiment a été largement sous-étudié. L'un d'eux est un champignon et est le premier décrit chez les dinoflagellés marins. Généralement, plusieurs parasites ont coexisté et participé au déclin des efflorescences d'A. Minutum. Le suivi à long terme a démontré que différents parasites se sont alternés dans le temps, en fonction de l'année, avec une alternance entre parasites spécialistes et généralistes. Ce travail met en évidence la diversité et la pertinence écologique des parasites comme contrôle des microalgues efflorescentes potentiellement toxiques et la résilience à long terme des écosystèmes côtiers.