Comment le cerveau humain alloue l'effort physique dans le temps : données comportementales, imagerie cérébrale et pharmacologie
Auteur / Autrice : | Florent Meyniel |
Direction : | Mathias Pessiglione |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Neurosciences cognitives |
Date : | Soutenance en 2013 |
Etablissement(s) : | Paris 6 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Faire le bon choix, c’est trouver le bon compromis entre coût et bénéfice. Dans le cas de la gestion de l’effort physique, ce compromis prend une dimension temporelle. Pour comprendre comment la décision d’arrêter ou reprendre l’effort est prise, nous avons développé un paradigme expérimental chez le sujet humain sain et un modèle computationnel dans lequel le coût estimé augmente à l’effort car la fatigue affecte toute la commande motrice et diminue au repos quand nous récupérons. Le comportement reflète les variations de ce coût estimé et du compromis avec le bénéfice attendu. Grâce à la complémentarité de l’imagerie fonctionnelle par résonnance magnétique et de la magnétoencéphalographie (MEG), le coût estimé a été localisé dans les régions proprioceptives du cerveau : l’insula postérieure et le thalamus ventromédian. La MEG a également révélé que la désynchronisation du rythme beta moteur (13-30Hz) permet une reprise plus rapide de l’effort quand les enjeux sont importants. Cette gestion stratégique du repos est liée à l’utilité attendue qui peut être dissociée de l’utilité réelle. Nos résultats montrent que la gestion de l’effort est adaptée en ligne au coût estimé et modulée stratégiquement en fonction des coûts et bénéfices attendus. Les antalgiques (hypnose ou paracétamol) ont un effet limité sur ce processus, à l’inverse de la sérotonine (Escitalopram). Notre contribution, à l’interface entre médecine du sport, théorie de la décision et modèle d’accumulation utilisés en neurosciences, propose un mécanisme pour optimiser la gestion de l’effort physique en maximisant les gains et minimisant les dommages corporels.