Impact en population de l'épidémie de Chikungunya à l'Ile de La Réunion
Auteur / Autrice : | Patrick Gérardin |
Direction : | Gérard Bréart |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Epidémiologie |
Date : | Soutenance en 2013 |
Etablissement(s) : | Paris 6 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le Chikungunya est une maladie infectieuse émergente due à un alphavirus (CHIKV) transmis par les moustiques Aedes. En 2004-2007, plusieurs épidémies de grande envergure ont touché la zone Océan Indien. Nos objectifs étaient d'évaluer l'impact de l'épidémie en population générale à l'île de La Réunion (séroprévalence post-épidémique 38,2%, 300. 000 personnes infectées) en termes de morbidité perçue, de qualité de vie, d'identifier les facteurs pronostiques des douleurs musculosquelettiques (DMS) du rhumatisme chikungunya, enfin de déterminer le pronostic neurocognitif des enfants infectés à la naissance par transmission verticale du virus. Pour mesurer l'impact en population de l'épidémie, nous avons mené deux enquêtes téléphoniques sur deux échantillons aléatoires de la population de l'enquête de séroprévalence. Le CHIKV était impliqué dans un tiers des DMS, 10% des troubles neurologiques légers, 7,5% des troubles neurosensoriels, en moyenne dix huit mois après la fin de l'épidémie. La qualité de vie était peu altérée. Les facteurs prédictifs de DMS chroniques étaient un âge supérieur ou égal à 45 ans, des douleurs intenses à la phase aigue de la maladie, enfin une forte réponse humorale contre le CHIKV à sa phase de plateau (titres d'IgG spécifiques élevés). Pour mesurer le pronostic neurocognitif d'une infection materno-fœtale, nous avons suivi pendant deux ans une cohorte d'enfants infectés et non infectés. Plus de la moitié des enfants infectés avaient un retard pyschomoteur, lequel était corrélé à la gravité de la présentation initiale. Nos résultats originaux ouvrent des perspectives intéressantes pour mieux comprendre cette nouvelle maladie infectieuse chronique.