Erythropoïèse normale et pathologique, internalisation de c-Kit et morphologie du nucléole
Auteur / Autrice : | Diane d' Allard |
Direction : | Michaëla Fontenay |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Hématologie et oncologie |
Date : | Soutenance le 12/09/2013 |
Etablissement(s) : | Paris 5 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Biologie et biotechnologie (Paris ; 1997-2014) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut Cochin |
Jury : | Président / Présidente : Isabelle Dusanter-Fourt |
Examinateurs / Examinatrices : Michaëla Fontenay, Isabelle Dusanter-Fourt, François Morlé, Paulo De Sepulveda, Nathalie Droin, Geneviève Courtois | |
Rapporteurs / Rapporteuses : François Morlé, Paulo De Sepulveda |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
L’érythropoïèse est le processus aboutissant à la production des hématies à partir d’une cellule souche hématopoïétique. La différenciation érythroïde implique des changements morphologiques en partie liés à la perte d’expression membranaire du récepteur à activité tyrosine kinase de classe III, c-Kit. En réponse à son ligand, le SCF, c-Kit est activé puis internalisé et dégradé par la voie du protéasome, via l’ubiquitine E3-ligase c-Cbl, ou par la voie lysosomale suite à une endocytose. Dans la première partie de ce travail, nous avons pu mettre en évidence qu’en absence de SCF et en réponse à un inhibiteur de tyrosine kinase, l’imatinib, les érythroblastes cultivés ex vivo perdent l’expression membranaire de c-Kit et accélèrent leur entrée en différenciation terminale. Au vu de ces observations, nous avons cherché à comprendre les mécanismes impliqués. Sur un modèle de cellules érytholeucémiques dépendantes de l’érythropoïétine, mais exprimant de manière endogène c-Kit, nous avons montré que l’imatinib induit une internalisation du récepteur ainsi que sa dégradation par la voie lysosomale et de manière indépendant de c-Cbl. De plus, nous avons montré que cet effet est réversible et que l’imatinib ne bloque pas la réexpression de c-Kit après son internalisation en réponse au SCF. Des marquages métaboliques ont permis de montrer que l’imatinib ne modifie ni la synthèse ni la maturation de c-Kit et que le profil phospho-tyrosine des cellules traitées à l’imatinib est globalement inchangé. Enfin, nous avons montré que la fixation de l’imatinib à la poche catalytique de c-Kit est indispensable à son internalisation, et par conséquent à sa dégradation. Il apparait donc que l’imatinib lève l’auto-inhibition de c-Kit, qui semble nécessaire pour son maintien à la membrane. Dans la seconde partie de ce travail, nous nous sommes intéressés aux changements morphologiques subis par les nucléoles, lieu de la biogenèse des ribosomes, au cours de différenciation des érythroblastes. L’étude de la taille et du potentiel prolifératif des cellules, ainsi que l’analyse morphologique des nucléoles, nous a permis de confirmer que la réduction de taille des cellules est contemporaine d’un ralentissement de leur prolifération ainsi que de la réduction du volume et de la surface du composé granulaire (CG), « matrice » du nucléole. En microscopie électronique, nous montrons la persistance des CG en fin de maturation. Enfin, nous avons également étudié l’évolution des nucléoles dans un contexte pathologique de syndromes myélodysplasiques de faible risque, qui se caractérisent par une hématopoïèse inefficace. Nous observons que les cellules pathologiques immatures ont des CG plus volumineux que les cellules normales immatures, et qu’au cours de la différenciation, la morphologie des nucléoles est identique entre les cellules normales et pathologiques. En conclusion, ce travail a permis de décrire 1) le mécanisme d’internalisation d’un récepteur à activité tyrosine kinase de classe III, c-Kit par l’imatinib et 2) la morphologie du nucléole au cours de la différenciation érythroïde normale et pathologique des syndromes myélodysplasiques de faible risque.