De la maternité chez des femmes migrantes en errance
Auteur / Autrice : | Elodie Panaccione |
Direction : | Marie Rose Moro |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 08/07/2013 |
Etablissement(s) : | Paris 5 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cognition, comportements, conduites humaines (Paris ; 1996-....) |
Jury : | Président / Présidente : Bernard Golse |
Examinateurs / Examinatrices : Marie Rose Moro, Bernard Golse, Thierry Baubet, Khadija Chahraoui, Marie-Claude Fourment-Aptekman, Olivier Taïeb | |
Rapporteur / Rapporteuse : Thierry Baubet, Khadija Chahraoui |
Mots clés
Résumé
Cette étude a pour objectif de cerner les enjeux psychiques et culturels de la période périnatale à l'épreuve des ruptures générées par l’absence de domicile fixe chez des femmes migrantes originaires d’Afrique subsaharienne. Notre première hypothèse suppose que, durant la période prénatale, l’absence de domicile fixe réactiverait fortement le vécu de ruptures et de pertes associé à l’expérience migratoire et entrainerait une mise en suspens des capacités élaboratives rendant la femme peu disponible aux changements spécifiques de la grossesse. Notre deuxième hypothèse suppose que, durant la période post-natale, on observerait une redynamisation des processus psychiques puisque la naissance de l’enfant favoriserait l’inscription physique et psychique de la femme dans le pays d’accueil. Cette naissance permettrait à la femme de donner du sens à son histoire mais aussi de créer du lien entre le pays d’origine et le pays d’accueil ainsi qu’entre le passé et le présent. Sur le plan méthodologique, nous avons utilisé le complémentarisme de l’éthnopsychiatrie et construit deux grilles d’entretien. L’Entretien Transculturel pour les Représentations Maternelles pendant la Grossesse (ETRG) que nous avons utilisé auprès de dix femmes africaines enceintes de plus de sept mois de grossesse sans domicile fixe et l’Entretien Transculturel pour les Représentations Maternelles après la Naissance (ETRN) que nous avons utilisé auprès de sept de ces femmes entre les deux et quatre mois de leur enfant. L’analyse de nos entretiens a mis évidence que le travail psychique propre à la maternité se trouve complexifié par les contraintes générées par les conditions matérielles et affectives dans lesquelles vivent ces femmes migrantes. Cette recherche souligne la nécessité de mettre en place des solutions de mise à l’abri pérennes tout autant que des actions préventives en direction de ces femmes et de leurs enfants. Par-delà, cette étude permet de définir des modalités d’accompagnement spécifiques à ce public ainsi que de nouvelles perspectives de recherches transversales et longitudinales. Il s’agit de concevoir un soutien pour ces familles qui ne soit pas seulement matériel ou financier mais qui intègre la dimension sociale, psychologique et culturelle.