Construction de l’acteur « ennemi » et institution concentrationnaire : étude comparative entre les camps de Rivesaltes (sous Vichy) et de Béléné (République populaire de Bulgarie)
Auteur / Autrice : | Radoslav Gruev |
Direction : | Antigone Mouchtouris |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 08/11/2013 |
Etablissement(s) : | Paris 5 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences humaines et sociales : cultures, individus, sociétés (Paris ; 1994-2019) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Groupe d'étude pour l'Europe de la culture et de la solidarité |
Jury : | Président / Présidente : Bernard Valade |
Examinateurs / Examinatrices : Antigone Mouchtouris, Bernard Valade, Philippe Combessie, Laurent Jeanpierre | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Combessie, Laurent Jeanpierre |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Notre étude s’interroge sur la construction de l’acteur « ennemi » dans l’institution sociale totale du camp de concentration à travers la comparaison de deux formes ; ceci dans des contextes sociaux, nationaux, idéologiques et étatiques différents – le camp de Rivesaltes et l’État Français et le camp de Béléné et la République Populaire de Bulgarie. Ces deux institutions sont traitées à partir de l’hypothèse de « différence de degré », qui se décline dans les notions de « singularité » et « pluralité », permettant de les saisir aussi bien au niveau politique qu’au niveau de l’institution concrète. Cette étude concerne la construction de la figure de l’acteur « ennemi » en partant du niveau social et politique pour arriver à la vie quotidienne au sein des deux formes concentrationnaires. Nous avons analysé la figure de l’ennemi, tout d’abord comme un produit d’une dynamique tournée vers la transformation sociale fondamentale. Nous avons également voulu comprendre les raisons d’apparition des formes concentrationnaires comme partie intégrante de ce « projet de société », et puis nous les avons analysées à travers la vie quotidienne qui s’établit en leur sein. L’institution concentrationnaire a assuré en soi une certaine stabilité qui lui a permis de bien remplir sa fonction dans la dynamique de transformation de la société. Cette stabilité est assurée par l’insertion de l’individu dans une série de cercles, sa soumission à une forme spécifique de pouvoir qui le transforme dans son essence de personne et d’être humain, mais aussi le posant comme un acteur dans un univers interactionnel particulier. Alors, quelle est la place de l’acteur « ennemi » dans la vie concentrationnaire et quelles interactions s’établissent-elles entre les différents acteurs au sein des camps ?