Thèse soutenue

Pour une esthétique du crime : les « Newgate Novels », essai de définition d’un genre populaire

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Auteur / Autrice : Hubert Malfray
Direction : Frédéric RegardNeil Davie
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglophones
Date : Soutenance le 06/12/2013
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Voix anglophones : Littérature et esthétique (Paris ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Nathalie Vanfasse
Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Regard, Neil Davie, Sara Thornton

Résumé

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Cette étude propose de s’intéresser à un genre littéraire mineur, le Newgate, regroupant des romans parus entre 1830 et 1847. L’objectif est de définir les modalités d’écriture qui sous-tendent les œuvres rassemblées sous cette étiquette non pas par consensus d’auteurs, mais par les critiques. À la croisée entre biographies et romance, les romans livrent des portraits de voleurs, meurtriers ou bandits de grand chemin. Dans la lignée du Newgate Calendar, ils connurent un vif succès auprès d’un public essentiellement populaire, mêlant faits divers, légendes du crime et fantasme d’une écriture poétique. L’objet de notre étude consiste à évaluer comment s’opère, au cœur des romans, la rencontre entre crime et esthétique, deux notions qui trouvent dans le Newgate une pierre d’achoppement. Entre dissidence, sensationnalisme et obscénité, les romans fascinent autant qu’ils rebutent. Œuvres du scandale, ils conduisent dans un premier temps à s’interroger sur les conventions de leur temps qu’ils remettent en cause, depuis les conventions sociales et morales jusqu’au code pénal, en passant par les codes esthétiques. Tiraillés entre allégeance au passé et nécessité d’affirmer leur différence, les romans sont l’œuvre du désir, concept autour duquel se nouent crime et esthétique : à l’image des œuvres, les héros en quête d’origine sont en perpétuelle négociation avec l’avant. Enfin, ces romans populaires oscillent entre mélodrame et empreinte carnavalesque pour s’attirer les faveurs d’un public de masse convié à l’expérience d’une pratique de la lecture proche de l’enfièvrement et de la dévoration.