Thèse soutenue

Magnificus dominus. Pouvoir, art et culture dans les seigneuries d’Italie centrale à la fin du Moyen Âge

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Auteur / Autrice : Jean-Baptiste Delzant
Direction : Élisabeth Crouzet-PavanJean-Claude Maire Vigueur
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire médiévale
Date : Soutenance le 07/12/2013
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Roland Mousnier (Paris ; 1999-....)
Jury : Président / Présidente : Patrick Boucheron
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Claude Maire Vigueur, Sandro Carocci, François Menant, Andrea Zorzi

Résumé

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Aux XIVe et XVe siècles, la plupart des villes d’Italie centrale expérimente des gouvernements seigneuriaux. Camerino passe sous la domination des da Varano, Fabriano des Chiavelli et Foligno des Trinci. Ces familles obtiennent de la commune la reconnaissance de leur pouvoir et du pape d’importantes délégations d’autorité. À côté de ces piliers de leur légitimité, elles en construisent un troisième ne dépendant que d’elles-mêmes. Le pouvoir devient dynastique, il repose sur des qualités individuelles et familiales. Les seigneuries développent une véritable politique de communication. L’urbanisme, l’architecture, la peinture mais aussi la littérature sont les médias principaux qu’elles utilisent pour élaborer l’image de bons dirigeants. Cette dernière est d’abord étudiée, ici, à partir des peintures murales des résidences familiales. De telles réalisations ne sont pas le reflet déformé d’une domination, elles sont des actes de gouvernement qui contribuent au bien commun et à l’honneur de la ville. Elles sont encore un instrument de renommée et l’expression de vertus singulières, telle la magnificence, qui justifient le pouvoir personnel. La commande artistique place la famille dominante au cœur de l’histoire de la ville. Elle la situe dans la continuité des institutions communales dont elle reste dépendante. En ville et dans le contado, les images présentent également une hégémonie de plus en plus enracinée dans la succession dynastique et appuyée par une cour restreinte. Elles parviennent ainsi à faire cohabiter les légitimations contradictoires d’un pouvoir patrimonialisé mais présenté comme conforme aux traditions et aux intérêts de la communauté.