Thèse soutenue

L’atelier Borromée. L’archevêque de Milan et le gouvernement de l’écrit (1564-1631)

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Auteur / Autrice : Marie Lezowski
Direction : Denis Crouzet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire moderne
Date : Soutenance le 19/10/2013
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris ; 1994-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Roland Mousnier (Paris ; 1999-....)
Jury : Président / Présidente : Alain Tallon
Examinateurs / Examinatrices : Caroline Callard, Filippo De Vivo, Pierre Antoine Fabre, Christian Jouhaud, Gianvittorio Signorotto

Résumé

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L’époque moderne est marquée à Milan par l’empreinte de Charles Borromée, archevêque de 1564 à 1584. Canonisé en 1610 pour être donné en modèle du parfait évêque dans toute la chrétienté, Charles Borromée conçoit avant tout son rôle historique à l’échelle lombarde, par une mainmise sans précédent sur l’écrit. Quand les études se sont arrêtées sur la discipline sociale imposée par les évêques tridentins, le parti de cette thèse est de porter l’attention sur le phénomène du gouvernement de l’écrit borroméen, de l’épiscopat de Charles à celui de son cousin Frédéric Borromée (1595-1631). Les individus pris en compte ne se limitent pas aux familiers de la maison de l’archevêque. Sont retenues les trajectoires les plus saillantes de ceux qui écrivent pour l’archevêché et forment son « atelier ». Le corpus examiné réunit des écrits savants et hagiographiques, aussi bien qu’administratifs et juridiques. En observant les formes prises par l’écrit et les contraintes du service de l’archevêque par la plume, on lie ensemble deux histoires d’ordinaire dissociées : la fabrique d’un modèle d’évêque et les pratiques d’écriture commandées par le gouvernement épiscopal. La thèse présente successivement la formation de l’atelier de l’archevêque aux lendemains du concile de Trente, la fabrication locale de l’autorité de Charles Borromée au début du XVIIe siècle, enfin la sortie du modèle de l’atelier, avec l’institution, par Frédéric Borromée, d’une bibliothèque érudite peuplée de lettrés de métier, la Bibliothèque Ambrosienne (1609). L’attention aux mécanismes, formes et supports de l’écriture mise au service de l’archevêque de Milan révèle une conception du pouvoir à l’époque moderne.