Thèse soutenue

« La matière ensorcelée » : poétiques et représentations de la musique au XXe siècle (Federico García Lorca, Pierre Jean Jouve, Giorgio Caproni)

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Auteur / Autrice : Thomas Le Colleter
Direction : Jean-Yves Masson
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature comparée
Date : Soutenance le 07/12/2013
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Jury : Président / Présidente : Élisabeth Rallo Ditche
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Yves Masson, Michèle Finck, Laurence Breysse, Emmanuel Reibel

Résumé

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La thèse ici présentée ambitionne d’étudier l’impact de l’imaginaire musical sur l’écriture de trois poètes majeurs du XXe siècle : Federico García Lorca (1898-1936), Pierre Jean Jouve (1887-1976) et Giorgio Caproni (1912-1990). Elle part d’un constat simple : ces trois poètes ont pour élément fédérateur non seulement une connaissance intime de la musique, mais, risquons le terme, une véritable obsession de celle-ci, qui prend bien souvent les aspects d’une fascination irrationnelle et enchanteresse face à ce que Jouve, dans une expression lourde de sens, appelle la « matière ensorcelée » – entendons par là le pouvoir désarmant du charme musical.Tous trois permettent ainsi l’élaboration, par la comparaison, d’une réflexion sur les positionnements esthétiques et idéologiques possibles de la poésie face à la musique en Europe, dans une période à la fois post-wagnérienne et post-mallarméenne. Ils sont l’occasion d’une méditation sur le rêve énoncé par Vladimir Jankélévitch dans Quelque part dans l’inachevé, appelant à « écrire non pas sur la musique, mais avec la musique », pour « demeurer complice de son mystère ».Pour répondre à ce questionnement, la thèse envisage d’abord la dimension identitaire de l’imprégnation musicale chez les auteurs, puis les modalités de son inscription dans leurs poétiques respectives, avant d’observer les évolutions à l’œuvre dans leur perception du référent musical au fil du temps. Ainsi sera mise en valeur la dimension imaginaire et fantasmatique de cet art qui n’aura cessé de les requérir leur vie durant.