Beyrouth : entre risque et sécurité. Une géopolitique urbaine d'une ville sous tension
Auteur / Autrice : | Jihad Merhi |
Direction : | Michael F. Davie |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie politique et géopolitique |
Date : | Soutenance le 10/01/2013 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Géographie de Paris. Espace, sociétés, aménagement (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Espaces, nature et culture (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Boulanger |
Examinateurs / Examinatrices : Michael F. Davie, Dominique Badariotti, Jacques Beauchard |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Étudier la sécurité urbaine à Beyrouth, ville schizophrène, espace de guerre et de paix, est en soi un défi, vu la spécificité de sa précarité sécuritaire. Dans cette ville, marquée par des schismes politico-confessionnels intercommunautaires et intracommunautaires et où l’État n’est pas le seul détenteur de l’autorité, le facteur socio-économique, communément déterminant en tant qu’échelle de mesure de risques urbains et surtout sociaux, s’est avéré presque inopérant. Partant du fait que les fluctuations socio-économiques n’ont pas de répercussions signifiantes sur les risques et l’insécurité urbaine dans cette ville, une analyse plus spécifique de la sécurité urbaine est venue soutenir le principe que des risques «existentiels », endogènes à la structure politico-spatiale locale de cet espace, sont plus déterminants. L’originalité du pays s’est aussi revêtue dans une apparence de structure étatique unie, masquant une territorialisation de l’espace et des états non-unis libanais. Un mécanisme d’autoprotection est venu se substituer au contrôle et à l’autorité d’un État fragile où régime politique, ingérences, et groupes armées participent à sa destruction. La spécificité de cet espace multi-politico-confessionnel fait que l’étude de sa sécurité nécessite une lecture du territoire à une échelle micro-locale, et une analyse du mécanisme d’autoprotection qui laissent à réfléchir à de nouvelles échelles de mesure de l’insécurité dans le cadre d’une sous-discipline que nous appelons « géographie sécuritaire ». Le cas de Beyrouth se voit se détacher des analyses classiques en matière de géographie et se rapprocher, comme dans le cas d’autres États faibles ou fragiles, de la sociologie urbaine et de la micro politologie qui mettent en lumière des facteurs latents influençant la sécurité. Ce nouvel outil de « géographie sécuritaire », s’imposant à nous, chercheurs, servira, pour les géopoliticiens, comme une loupe, au prisme de laquelle, une meilleure lecture des sous-espaces infra-locaux des territoires en difficulté sera possible.