Le cynisme ancien : vie kata phusin ou vie kat'euteleian?
Auteur / Autrice : | Olimar Flores-Junior |
Direction : | Marie-Odile Goulet-Cazé |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de la philosophie |
Date : | Soutenance le 02/03/2013 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Jean Pépin (Villejuif, Val-de-Marne) |
Jury : | Président / Présidente : Pierre-Marie Morel |
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Odile Goulet-Cazé, Luc Brisson, Tiziano Dorandi, Pedro Pablo Fuentes González, Suzanne Husson |
Mots clés
Résumé
Le cynisme est un mouvement philosophique qui s’est développé en Grèce à partir du IVe s. av. J.-C. autour de Diogène de Sinope. La critique moderne a souvent vu dans ce mouvement l’expression d’un naturalisme radical, une doctrine fondée sur le refus des valeurs de la vie civilisée, qui par conséquent pourrait être définie comme une “croisade contre la civilisation” ou comme un “courant anti-prométhéen”, le “feu civilisateur” étant à l’origine des maux des hommes. La morale cynique consisterait ainsi dans la proposition d’un “retour à la nature” ou d’une vie “selon la nature” (kata phusin), guidée par l’idée d’animalité et de primitivisme, c’est-à-dire d’une vie inspirée par le comportement animal ou par le modus vivendi des premiers hommes. La présente thèse a pour but de soumettre à l’épreuve des textes qui nous ont été transmis par l’Antiquité cette interprétation largement répandue du cynisme. L’hypothèse avancée ici, qui s’appuie entre autres sur l’examen de deux textes – le Discours VI de Dion Chrysostome et le dialogue du Pseudo-Lucien intitulé Le cynique, – qu’on a confrontés à d’autres témoignages, comme le livre VI des Vies et doctrines des philosophes illustres de Diogène Laërce ou les lettres pseudépigraphes attribuées à Diogène de Sinope et à Cratès de Thèbes –, consiste à définir le cynisme comme la recherche d’une vie “selon la facilité” (kat’ euteleian) et la pensée diogénienne comme une forme radicale de pragmatisme, au sein de laquelle les dualismes – notamment celui qui oppose nomos et phusis – tendent à être supprimés au nom d’une morale déterminée selon les circonstances concrètes de la vie individuelle.