Thèse soutenue

Dialectologie et phonétique expérimentale : une analyse acoustique et articulatoire de certaines variétés du Salentin Central (Pouilles, Italie du Sud)

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Auteur / Autrice : Angelica Costagliola
Direction : Annie Rialland
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Phonétique et phonologie
Date : Soutenance le 19/12/2013
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langage et langues (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de phonétique et phonologie (Paris)
Jury : Président / Présidente : Su-Toong-Nooma-Kukka Kabore
Examinateurs / Examinatrices : Annie Rialland, Su-Toong-Nooma-Kukka Kabore, Mirko Grimaldi, Barbara Gili Fivela

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette recherche veut unir deux domaines qui pour longtemps on été séparés : la dialectologie et la phonétique expérimentale et, bénéficiant de ce rapprochement, elle voudrait apporter sa contribution à une connaissance plus approfondie des dialectes du Salentin (Pouilles, Italie du sud). Nous avons analysé acoustiquement et articulatoirement certains aspects encore peu connus de certaines variétés du Salentin central (Lecce, Monteroni di Lecce, Nardò, Squinzano et Torchiarolo): le vocalisme atone et tonique et ses caractéristiques (les diphtongues métaphoniques palatale et labio-vélaire /wƐ/ et /jƐ/), ainsi que les consonnes rétroflexes. Plus spécifiquement, nous avons étudié la réalisation acoustique des voyelles toniques, en particulier, celles des voyelles moyennes antérieure et postérieure /Ɛ/ et /ɔ/ quand elles sont suivies des contextes finaux atones -i, -u et -e/-a/ ; l’action métaphonique des voyelles hautes atones finales -i et -u sur les voyelles moyennes toniques antérieure et postérieure et les processus de changement phonétique à l’origine de rétroflexes au niveau des liquides latérales (géminées en position intervocalique) et vibrantes (dans des groupes homorganiques tautosyllabiques), dans cette zone romane.Les résultats de notre analyse acoustique montrent que le vocalisme tonique de ces cinq points d’enquête est asymétrique, c’est-à-dire que la voyelle moyenne antérieure /Ɛ/ est plus fermée que la voyelle moyenne postérieure /ɔ/; le vocalisme atone ne déclenche d’action métaphonique que pour Monteroni di Lecce où la voyelle /Ɛ/ devient /e/ quand elle est suivie de la voyelle haute finale atone –i. La métaphonie trouvée par Grimaldi (2003) dans le salentin méridional est très répandue au sud extrême du Salento et au fur et à mesure que l’on va vers le nord ce processus s’estompe progressivement : nous ne nous attendions donc pas à trouver un effet de ce type dans cette zone. En ce qui concerne les rétroflexes, d’après nos analyses acoustiques, articulatoires et la littérature précédente, la transcription I.P.A. qui nous semble plus appropriée pour ces segments est [ḍ᷇z] pour le reflet de la latérale latine géminée -LL- qui est un segment cacuminal, géminé (durée de consonne plutôt long), semi-affriqué (burst plus long que pour une simple occlusive et présence de bruit de friction) et alvéolaire/post-alvéolaire (valeur du locus, limite inférieure du bruit, valeur du CoG et électrodes activées dans l’étude éléctropalatographique); les groupes consonantiques [ṭṣ__] et [ṭ :ṣ__]sont des segments cacuminaux, simple et long respectivement (durée totale des groupes consonantiques), affriqués (bruit de friction plutôt long) et alvéolaires/post-alvéolaires (sur la base de la valeur du locus, la limite inférieure du bruit et la valeur du CoG et les électrodes activées dans l’étude éléctropalatographique).