Les dénominations de l'immigrant dans les politiques d'immigration de l'état de Sao Paulo : la production de la différence
Auteur / Autrice : | Julie Kellen De Campos Borges |
Direction : | Christian Puech, Carolina Maria Rodriguez Zuccolillo |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Soutenance le 04/09/2013 |
Etablissement(s) : | Paris 3 en cotutelle avec Universidade estadual de Campinas (Brésil) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langage et langues (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d'histoire des théories linguistiques (Paris ; 1984-....) |
Jury : | Président / Présidente : Jacqueline Léon |
Examinateurs / Examinatrices : Christian Puech, Carolina Maria Rodriguez Zuccolillo, Jacqueline Léon, Jean-Marie Fournier, José Horta Nunes |
Mots clés
Résumé
Les rapports complexes à l’étranger sont particulièrement constitutifs de notre histoire sociale et politique aussi bien à l’époque de la colonisation portugaise qu’après l’indépendance, quand les flux d'immigration vers le Brésil se sont intensifiés. Ce travail de thèse inscrit dans la perspective théorique de l’analyse du discours vise à comprendre quels sens ont été produits pour l’immigrant et l’immigration dans l’état de Sao Paulo à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, puisque ces sens sont inséparables des politiques nationales d’immigration. Nous analysons les processus de signification du sujet immigrant et, dans le même mouvement de sens, du Brésilien, dans des discours institutionnels de/sur l’immigration textualisés dans des articles de dictionnaires de langue portugaise, dans des périodiques français, dans des rapports produits par des organismes publics responsables de l’immigration et dans l’ancienne collection du Mémorial de l’Immigrant/Musée de l’Immigration de l’état de Sao Paulo. Quand nous traitons les discours produits dans ces cadres différents, nous pensons la langue comme une institution qui fonctionne discoursivement en stabilisant des sens, en produisant des régions de signification pour le sujet dans l’espace et dans une formation sociale donnée.Comme les institutions produisent des archives, c’est-à-dire, une mémoire institutionnelle,nous analysons comment les projections imaginaires pour l’immigrant et l’immigration recouvrent des sens déjà-dits sur l’histoire sociale du Brésil. Notre conclusion souligne que le sens d’immigrant ne cesse de glisser et que les mots « immigrant » et« immigration », en tant qu’effet du discours et investis du politique, ne se réfèrent pas à des univers sémantiques logiquement stabilisés, car, dans le processus politique et social de partage des espaces, le sujet peut être désigné/signifié comme étranger en son propre pays.