Thèse soutenue

La rencontre de l'Autre dans le théâtre français de la Saint-Barthelémy à la Révolution française : enjeux politiques et philosophique (XVIIème-XVIIIème siècles).

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Auteur / Autrice : Vanessa Boulaire
Direction : Sylvie Chalaye
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études théâtrales
Date : Soutenance le 28/05/2013
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherches en études théâtrales (Paris)
Jury : Président / Présidente : Gilles Declercq
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Chalaye, Gilles Declercq, Pierre Frantz, Jacqueline Razgonnikoff, Amos Fergombé

Résumé

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Les Grandes Découvertes de la Renaissance amènent les Européens à rencontrer de nouveaux peuples dont l’apparaître, les croyances et les modes de vie sont si éloignés, qu’ils vont incarner ensemble l’Autre absolu : le négatif, l’antagoniste de l’Européen blanc et chrétien d’alors. Le théâtre va offrir la possibilité à tous ceux qui ne voyagent pas de rencontrer cet Autre et c’est cette rencontre que nous étudions ici, dans le répertoire du théâtre français, car elle est non seulement une situation dramatique par nature, mais elle va également se faire anthropologique puisqu’elle joue à convoquer d’autres continents sur scène. Toutefois le théâtre n’est qu’artifice et sur scène, l’Autre n’est pas réel puisque créé par des dramaturges français, joué en français par des acteurs français et pour un public français. Nous nous proposons d’étudier cette rencontre depuis la Saint-Barthélemy jusqu’à la Révolution Française, deux événements névralgiques de l’Histoire de France, qui ont à voir avec la violence de l’altérité religieuse et de l’altérité sociale et qui correspondent à deux périodes de renouvellement de l’art dramatique. Nous nous interrogerons donc sur l’identité de cet étrange étranger, si éloigné socialement, politiquement et géographiquement et sur la manière dont le théâtre s’empare de cet Autre si spectaculaire. Les personnages exogènes devenant sur scène de véritables figures à facette, nous poserons la question de savoir si la démarche n’est pas en réalité d’aller au devant de l’Autre dans le seul but de l’interroger sur ce qu’il est pour se définir soi-même. Si l’Amérindien est sauvage, n’est-ce pas pour se conforter sur le fait d’être civilisé ? Si le More est cruel, n’est-ce pas pour se rassurer sur le fait qu’on ne l’est pas ? L’Autre ne sert-il pas en réalité qu’à parler de soi ?