L'art de la fiction chez Aphra Behn (1640-1689) : une esthétique de la curiosité
Auteur / Autrice : | Edith Girval |
Direction : | Line Cottegnies |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature générale et comparée |
Date : | Soutenance le 13/04/2013 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Études anglophones, germanophones et européennes (2009-2019 ; Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Langues, Textes, Arts et Cultures du Monde Anglophone |
Jury : | Président / Présidente : Gisèle Venet |
Examinateurs / Examinatrices : Line Cottegnies, Gisèle Venet, Christine Sukic, Jean Viviès |
Mots clés
Résumé
La critique récente sur Aphra Behn (1640-1689) a montré d’une part que ses courts romans entretiennent des liens privilégiés avec le champ de la philosophie naturelle montante et d’autre part, que le monstrueux ou l’exotique sont des motifs privilégiés de ses œuvres. Ce travail vise à mettre en lien ces deux différentes approches, en établissant la centralité de la notion de curiosité dans la fiction d’Aphra Behn. La curiosité est une notion ambivalente au XVIIe siècle qui, bien qu’elle continue à porter des connotations négatives d’origine chrétienne et médiévale, s’est vue revalorisée par la philosophie naturelle. A la même époque, la notion de curiosité suscite également un regain d’intérêt de la part des théoriciens du roman ; Behn se positionne dans le débat esthétique et épistémologique de son temps en revendiquant une mimesis originale du vrai absolu, qui refuse d’intéresser son lecteur par une curiosité pour les choses familières, et choisit de représenter l’extra-ordinaire. Behn tente de discriminer entre une « bonne » et une « mauvaise » curiosité, pour se poser en curieuse et en collectionneuse avisée, mais continue d’entretenir des liens avec une culture plus populaire de la curiosité, celle des spectacles de foires. Le « cabinet de curiosité littéraire » que construit Aphra Behn privilégie des figures de monstres atypiques, qui permettent d’inventer une forme romanesque curieuse et transgressive.