Thèse soutenue

« Je ne suis pas ton compagnon mon frère ». Ayllus, syndicats et métis : construction de l’altérité et changement social dans le Nord Potosi, Bolivie

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Auteur / Autrice : Claude Le Gouill
Direction : Christian Gros
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 08/03/2013
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche et de documentation sur les Amériques
Institut : Institut des Hautes Études de l'Amérique latine (Université Paris III)
Jury : Président / Présidente : Yvon Le Bot
Examinateurs / Examinatrices : Christian Gros, Yvon Le Bot, Tristan Platt, Gilles Rivière, Franck Poupeau

Résumé

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En Bolivie, si les victoires électorales d’Evo Morales - le premier président « indigène » du pays - ont confirmé la force du mouvement rural bolivien, celui-ci ne reste pas moins divisé. Dans les Andes, l’organisation indigène des ayllus affronte l’organisation paysanne syndicale pour le contrôle et la définition du monde rural. La recherche présentée ici analyse ce dualisme organisationnel dans la région du Nord Potosi, à partir du concept d’« économie morale » et de l’étude de la communauté « paysanne-indigène ». La recherche accorde un rôle central au travail de terrain réalisé, tant au niveau régional qu’au niveau local avec l’étude de cas de l’ayllu Chiro, sans oublier les connexions avec le national et l’international. Elle a pour objectif de comprendre les facteurs historiques et structurels de ce dualisme, mais aussi d’analyser les constructions actuelles des catégories sociales « paysanne » et « indigène ». Le dualisme s’amplifie en effet avec l’intégration à l’économie de marché et de la société dominante autour de la gestion de la main d'œuvre et des ressources naturelles. Il s’amplifie aussi avec l’émergence de nouveaux leaders au sein des organisations sociales, qui jouent le rôle d’« intermédiaires » entre la communauté et la société environnante. Formés dans les écoles et institutions de la société environnante, ces leaders sont entrés dans une lutte au sein des différents champs du pouvoir pour représenter le monde rural autant que pour le définir. De cette dynamique, se construit une « frontière symbolique » entre les deux organisations, dont la finalité est la conquête du pouvoir politique et la gestion des projets de développement.