Thèse soutenue

Le militantisme en contexte répressif : cas du mouvement islamiste tunisien Ennahda

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Auteur / Autrice : Maryam Ben Salem
Direction : Daniel Gaxie
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance en 2013
Etablissement(s) : Paris 1
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Michel Camau, Béatrice Hibou, Yann Raison du Cleuziou, Hamadi Redissi, Isabelle Sommier

Résumé

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La révolution du 14 janvier 2011 marque le retour triomphant du mouvement islamiste tunisien Ennahda sur la scène politique en Tunisie. En effet, il est passé du statut de parti paria au statut de parti dominant. Depuis sa création en 1970, Ennahda a fait l'objet d'une répression étatique importante qui a culminé en 1990, provoquant son retrait du champ politique tunisien. Pour autant, cette répression n'a pas mis fin à l'engagement et à l'activisme de ses militants sur le terrain. Dans quelle mesure les justifications religieuses ont-elles soutenu ce processus de résistance? L'objet de recherche de cette thèse porte sur les ressorts du maintien de cet engagement militant en contexte répressif. En effet, ce travail démontre qu'au-delà des motivations religieuses qui interviennent dans l'entrée en carrière, le maintien des engagements au sein d'Ennahda s'explique essentiellement par des rétributions du militantisme. L'attachement ou la loyauté sont ainsi tributaires de la capacité du mouvement à répondre aux intérêts intramondains et extra mondains des activistes. Ces intérêts, qui varient en fonction des profils et des parcours, impactent différemment les rapports au militantisme et aux rétributions. En suivant une logique chronologique correspondant aux étapes successives de l'engagement, nous étudions les dispositions à l'engagement et le passage à l'acte (l'entrée dans le mouvement et l'initiation), puis les variations dans les attitudes et pratiques militantes au cours de la carrière. Enfin, nous analysons les processus d'attachement/désengagement militants face à la répression.