There is no such thing as nature ! : reconsidérations de l'idée de nature en Grande-Bretagne au soir de la grande période de désindustrialisation des années 1990 à nos jours
Auteur / Autrice : | Marion Duquerroy |
Direction : | Philippe Dagen |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art contemporain |
Date : | Soutenance le 02/03/2013 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Histoire de l'art (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Histoire culturelle et sociale de l'art (Paris ; 2006-....) |
Jury : | Président / Présidente : Itzhak Goldberg |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Dagen, Catherine Grenier | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Catherine Bernard |
Résumé
Questionner l'idée de la nature en Grande-Bretagne à la période contemporaine semble, de prime abord logique, tant la tradition paysagère du pays est importante et que la représentation de la Old England est ancrée dans les imaginaires collectifs. Cependant, en dépit de l'image omniprésente de cette Arcadie britannique, étendard de la stabilité du pays, d'autres natures semblent émerger au sortir de la période de désindustrialisation. Un constat paysager pluriel s'imposait révélant alors, les balafres et les ruines du nord usunier, le chantier et la percée du tunnel sous la Manche au sud. Touché par les politiques néolibérales du gouvernement de Margaret Thatcher, le paysage devient aussi politique. Qu'il soit rural ou urbain, il est un lieu de revendication comme d'exclusion et, parfois, se fait miroir des corps. Les laissés-pour-compte des politiques libérales et les classes moyennes attirées par l'abondance clinquante et bon marché qu'offre la production de masse sont, tour à tour, immortalisés par le documentaire social. La couleur permettra de faire ressortir aussi bien l'usure des hommes par la société. La nature, au tournant du nouveau siècle, est sujette aux peurs de sa propre disparition. Dans ce contexte fin-de-siècle, les artistes cherchent à la préserver et tentent d'imaginer de possibles futurs. Pour ce faire, ils utilisent les sciences et les nouvelles technologies pour la maintenir artificiellement en vie et lui faire ainsi traverser le temps. Hommes, animaux, plantes, sans distinction d'espèces, sont dupliqués, échantillonnés, mis sous verre et sur papier. Pourtant, la crainte d'une apocalypse à venir ne peut entièrement être éclipsée. Un paysage où l'homme sort des rebuts de la société de consommation ou s'adonne à la pire bestialité s'offre alors à nos yeux.