Thèse soutenue

Entropies numériques : la perte comme paradigme, procédure, processus

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Auteur / Autrice : Anne Gavarret
Direction : Richard Conte
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts et Sciences de l'art. Arts plastiques
Date : Soutenance le 22/03/2013
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts plastiques, esthétique et sciences de l'art (Paris ; 1998-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre d'études et de recherches en arts plastiques (Paris) (1998-2011)
Laboratoire : Centre d'Études et de Recherches en Arts Plastiques / CERAP
Jury : Président / Présidente : Françoise Parfait
Examinateurs / Examinatrices : Richard Conte
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Sauvagnargues, Khaldoun Zreik

Mots clés

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Résumé

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Figurer, ce serait aussi perdre, c’est ma première hypothèse, qui fait l’objet de la première partie. Mon travail s’intéresse à la perte, la disparition appliquée à l’image, et à travers elle, celle du corps. La mise en œuvre de procédures d’enregistrement spécifiques produit une première perte. Cette perte, identifiée dans les procédures d’enregistrement, est ensuite recherchée à dessein dans les processus. C’est celle de l’image, et par extension, de la figure. La surenchère de traitements numériques produit une déperdition graduelle que l’on peut alors nommer entropie. Cette notion, issue de la thermodynamique, aussi utilisée dans les théories de la communication, est ici déplacée vers l’artistique, cernée au plus près des événements qui ruinent l’image dans mes œuvres. La deuxième partie déroule donc une seconde hypothèse qui élucide la récurrence de ces déperditions dans mon travail : la perte, l’entropie seraient le véritable sujet de la figuration, l’objet de la mise en œuvre plastique. Nous cherchons à voir, au fil des œuvres, comment cette perte devenant entropie se déploie, colonise les images, les épuise. À travers la mise en abîme des effets de perte sur eux-mêmes ou la surenchère des traitements, une entropie toujours plus importante est générée, qui aboutit à la défiguration de l’image. Les œuvres donnent à voir la perte par un usage spécifique des technologies récentes, mais à rebours de leur usage dédié. Celles-ci sont utilisées ici a minima ou a contrario, ou encore en poussant à l’extrême défauts ou fonctions. Ces excès mettent à jour une fonction critique déjà présent dans ces outils, comme s’il suffisait de la révéler. Interrogeant la déperdition dans l’ensemble de mon travail, cet usage instaure une mise en œuvre récurrente, et constitue successivement un procédé heuristique, un processus poïétique et une posture critique. Ma démarche est constituée de trois moments : celui d’une procédure décidée et envisagée par l’auteur au préalable, puis d’un processus programmatique confié aux appareils et logiciels, générant une sorte d’auto-poïèse de l’œuvre et enfin, celui de l’interprétation de l’auteur devenu spectateur. Mais au bout du processus, quand l’image finit par ne plus figurer, que contient-elle? Il s’agit, en troisième partie, de reconsidérer les œuvres pour déceler si quelque chose demeure quand même, c’est ma troisième hypothèse. L’avers de la figuration recèle l’absence du corps, puis l’épuisement de son image. Mais au revers de la figure défigurée se dessine sa présence, malgré tout.