Accueil et représentations des étrangers en Limousin : le cas de la Creuse (XIXe siècle-1945)
Auteur / Autrice : | Marion Denis |
Direction : | Anne Grynberg |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 17/12/2013 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Sorbonne-Identités, relations internationales et civilisations de l'Europe (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis ; 2002-....) |
Equipe de recherche : Sorbonne-Identités, relations internationales et civilisations de l'Europe (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis ; 2002-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Michel Dreyfus |
Examinateurs / Examinatrices : Anne Grynberg, Nancy L. Green | |
Rapporteur / Rapporteuse : Philippe Rygiel, Ronald Hubscher |
Mots clés
Résumé
Cette thèse a pour objectif de retracer l'histoire de l'immigration entre 1815 et 1945 dans le département de la Creuse. Il s'est agi de quantifier la présence d'étrangers et son évolution, mais surtout de cerner l'accueil qui lui est fait et les perceptions qu'elle suscite, dans un espace a priori peu concerné par l'immigration, car très rural, sous-industrialisé et marqué au XIXe siècle par l'émigration. La présence étrangère reste effectivement très diffuse avant 1914 : ce sont essentiellement des réfugiés politiques qui sont accueillis et la question de l'immigration n'est pas tout un enjeu politique dans un département où s'ancre une forte tradition de gauche. Avec la Première Guerre mondiale, l'agrarisme, et en particulier la hantise du manque de bras pour l'agriculture, commencent à teinter favorablement les perceptions des étrangers. Ceux-ci deviennent visibles car ils sont plus nombreux dans les années 1920 et, plus encore, dans la décennie suivante. On ne trouve dans la Creuse qu'un écho très assourdi des crispations et de la xénophobie caractéristiques des années 1930. Après 1939, celle-ci accueille des vagues successives de personnes étrangères au département, dont de nombreux Juifs qui gagnent la zone libre. Étrangers et Juif y subissent la politique de surveillance, de mise au travail et de répression du régime de Vichy (GTE, persécutions antisémites). A l'unisson de la crise d'identité nationale, les représentations de ces catégories se troublent dans un premier temps avant que l'opinion publique creusoise ne sorte progressivement de sa myopie, surtout après 1943, lorsque le STO contribue à un net détachement vis-à-vis du régime du maréchal Pétain.