L'État et les officiers en Russie (1796-1853) : genèse d'une identité socioprofessionnelle
Auteur / Autrice : | Nicolas Dujin |
Direction : | Marie-Pierre Rey |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 06/12/2013 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Sorbonne-Identités, relations internationales et civilisations de l'Europe (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis ; 2002-....) |
Jury : | Président / Présidente : Hervé Drévillon |
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Pierre Rey, Dominic Lieven | |
Rapporteur / Rapporteuse : Xavier Boniface, Jacques-Olivier Boudon |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Au cours de la première moitié du XIXe siècle, l’Empire russe est engagé dans de nombreux conflits, qui le conduisent à prendre part de façon plus marquée aux affaires européennes et dessinent les traits de son expansion future. Le besoin d’un outil militaire performant, reflet de la modernité de l’État et fondement de la puissance, devient croissant. La volonté de rationaliser l’armée, son organisation et sa gestion se traduit par un processus de professionnalisation du corps des officiers, qui signe le passage d’une activité militaire dominée par le modèle nobiliaire, à une situation où les compétences techniques et le service de l’État deviennent le cœur du métier. De la mort de Catherine II à la veille de la guerre de Crimée a émergé un corps d’officiers aux compétences de plus en plus clairement définies. Les contours du corps se dessinent à travers un dialogue qui met en jeu la reconnaissance de la légitimité des décisions du tsar et leur traduction dans un ordre légal qui tend progressivement à s’imposer. Le développement et la formation du corps des officiers sont révélateurs des difficultés du processus de modernisation de l’État, fondé sur la promotion d’une élite dont les pratiques doivent se diffuser dans le reste de la société. Ainsi, la capacité de l’État autocratique à former, fidéliser et utiliser un groupe socioprofessionnel peut être interrogée. Les officiers russes, loin d’être de simples instruments de la politique impériale, sont des agents moteurs de la modernisation de l’État. Mais leur formation exigeante leur donne par là même des moyens de questionner la légitimité impériale, qui en font une force d’opposition potentielle à la politique du tsar.