Thèse soutenue

Le milieu de l'urbanisme à Montréal (1897-1941) : histoire d'une "refondation"

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Auteur / Autrice : Gabriel Rioux
Direction : Danièle VoldmanLuc Noppen
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 05/12/2013
Etablissement(s) : Paris 1 en cotutelle avec Université du Québec à Montréal. Département d'histoire
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre d'histoire sociale des mondes contemporains (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis ; 2000-....)
Laboratoire : Centre d'histoire sociale des mondes contemporains (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis ; 2000-....)
Jury : Président / Présidente : Florence Paulhiac
Examinateurs / Examinatrices : Annie Fourcaut, Marie Lessard

Résumé

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A l'aube du XXe siècle, une partie de l'élite montréalaise a reconnu au nom d'un intérêt général que la croissance urbaine pouvait être mieux conduite sous la direction du planning ou, terme apparu plus récemment, de l'urbanisme. Cette thèse retrace la contribution de nouveaux spécialistes de l'urbain et de leurs alliés pour préparer l'avènement d'une métropole moderne et prospère. Alors que plusieurs travaux ont privilégié l'étude des formes d'intervention durant les trente glorieuses ou dénoncé les conséquences d'une absence de volonté politique pour combattre les désordres de la grande ville industrielle, cette étude porte sur les formes sociales d'appartenance et propose de considérer les relations complexes qui se nouent autour de l'urbanisme naissant pour faire l'histoire d'acteurs collectifs. Elle recourt au concept de milieu afin de construire avec les outils de l'histoire le récit d'un champ d'expérience. Dès le début du XX· siècle, l'urbanisme se caractérise par une combinaison inédite: quête d'un statut professionnel, constitution d'une discipline appliquée par le développement des « études urbaines » et élargissement d'un domaine d'intervention publique. À travers l'incidence déterminante de deux grands enjeux - la planification urbaine et le logement populaire - qui participent de la formation d'un débat urbanistique, la recherche dégage les étapes de la construction de ce milieu ainsi que du discours et des pistes d'action. Le récit qui s'étale de la fin du XIXe siècle jusqu'à la création du Service d'urbanisme de la Ville de Montréal, en 1941, révèle aussi la présence d'une dynamique collective nourrie de quelques idées-forces : la défense d'un intérêt général, l'optimum de l'intervention, le rapport entre le spatial et le social, et l'impératif de la prévision. Ce récit conduit ainsi à une meilleure compréhension des facteurs d'émergence de la nouvelle spécialité et à relativiser l'effet d'entraînement des politiques publiques.