L'''Unheimlich'' à l'oeuvre : approches théoriques / pratiques de l' ''inquiétante étrangeté '' dans l'art contemporain
Auteur / Autrice : | Susanne Müller |
Direction : | Éliane Chiron |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts plastiques |
Date : | Soutenance le 09/12/2013 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts plastiques, esthétique et sciences de l'art (Paris ; 1998-....) |
Jury : | Président / Présidente : Claire Lahuerta |
Examinateurs / Examinatrices : Éliane Chiron, Bernd Thum, Jacinto Lageira | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Barrès |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La double approche pratique et théorique de cette thèse reflète le caractère paradoxal du mot allemand ''unheimlich'' qui décrit une sensation ambiguë entre étrangeté et familiarité. À ceci correspond la définition donnée par Freud, selon laquelle l'effrayant de l'''Unheimlich'' « remonte au depuis longtemps connu, depuis longtemps familier». Nous retrouvons cet aspect familier au cœur de l'adjectif ''unheimlich'' dans la syllabe ''heim'' qui signifie « chez-soi». Dans la traduction française « inquiétante étrangeté», cette signification se perd. L'ancrage de l'''Unheimlich'' dans l'entre-deux amène une indécidabilité (Derrida), voire un constant passage ou aller-retour. Par conséquent, il a toujours échappé à une conceptualisation et apparaît aujourd'hui comme un « non-concept» (Masschelein). Cependant, l'''Unheimlich'' est de plus en plus souvent mis en relation avec l'art, ce dont témoignent les nombreuses expositions qui s'y sont récemment consacrées. Serait-ce alors dans l'art que l'''Unheimlich'' trouve son véritable ''Heim'' ? Selon notre hypothèse centrale, il serait à l'œuvre dans l'art lorsque celui-ci s'avère être auto-réflexif et illimité. Différents « passages» nous guident dans notre approche du cœur ''unheimlich'' d'une pratique artistique personnelle hantée par la mort, l'origine, les doubles, l'Ange de l'Histoire (Benjamin), une rencontre impossible avec un Autre-moi et par des « lettres volées» de la langue allemande. Située entre photographie et installation, cette pratique témoigne du caractère hybride de l'art actuel qui semble être devenu « étranger à lui-même» (Kristeva). Les travaux personnels reflètent-ils l'entre-deux ''unheimlich'' qui nous inquiète, mais qui peut aussi nous enchanter ? Ou alors, l'''Unheimlich'' serait-il irreprésentable, renvoyant à un au-delà des images ?