Le meilleur ou le vrai : Spinoza et l'idée de philosophie
Auteur / Autrice : | Philippe Danino |
Direction : | Chantal Jaquet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 09/12/2013 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Philosophie (Paris ; 1998-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre d'histoire des philosophies modernes de la Sorbonne (Paris ; 1983-....) |
Jury : | Président / Présidente : Pierre-François Moreau |
Examinateurs / Examinatrices : Chantal Jaquet, Vittorio Morfino | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Hélène Bouchilloux |
Résumé
Accusé par Albert Burgh de considérer sa propre philosophie comme étant la meilleure entre toutes, Spinoza rectifie : il sait seulement qu'est vraie la philosophie qu'il comprend. Mais on cherchera vainement une authentique définition, chez lui, de l'idée de philosophie, ainsi qu'un programme d'ensemble des connaissances rationnelles, comme s'appliquent à en dresser Bacon, Descartes ou Hobbes. Y a-t-il chez Spinoza une conception précise, voire singulière, de l'idée de philosophie? Étudier les occurrences, la nature de la définition, ce qu'enfin peut signifier le passage d'un titre pressenti de Philosophie à celui d'Éthique, produit autant d'indices d'une idée de philosophie conçue comme praxis de distinction ou, comme le disait Althusser, comme activité de tracer des lignes de démarcation. Mais une idée même de philosophie se constitue en ce geste, et seulement en ce geste, à savoir par le biais de relations nécessaires avec ce qui a priori n'est pas elle: le vulgaire, l'ignorant, le théologien, le souverain. L'idée de philosophie, en d'autres termes, s'autoproduit dans un système de rencontres singulières. En analyser les fruits permet alors de recomposer l'idée de « vraie philosophie» : elle est d'abord celle d'une pratique de production d'idées (comprendre, philosopher droitement, parler en philosophe) et de leur communication (s'adresser au vulgaire, au souverain, enseigner en tant que philosophe). Mais se fait jour, en outre, comme un naturel philosophe, effort s'éprouvant selon une réjouissance propre au « vrai philosophe », déjà sage en vertu de son mouvement de se perfectionner et d'accroître sa puissance.