Le Damot dans l'histoire de l'Ethiopie (XIIIe-XXe siècles) : recompositions religieuses, politiques et historiographiques
Auteur / Autrice : | Ayda Bouanga |
Direction : | Bertrand Hirsch |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 07/12/2013 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études des mondes africains (Paris ; 2006-2014) |
Equipe de recherche : Centre d'études des mondes africains (Paris ; 2006-2014) | |
Jury : | Président / Présidente : Michel Kaplan |
Examinateurs / Examinatrices : Bertrand Hirsch, Marie-Laure Derat, Claire Sotinel | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Shiferaw Bekele, Henri Médard |
Mots clés
Résumé
Les territoires et populations du sud de l’Abbay jouèrent un rôle déterminant dans l'histoire politique, religieuse et économique de l'Éthiopie médiévale et moderne. Cet espace, situé à l'ouest du haut plateau central éthiopien, au sud-ouest de la rivière Gämma, au nord de l’Awas, vécut diverses transformations altérant progressivement sa culture et sa société. Au XIIIe siècle, Damot, Endägäbtän, Wäräb, Ennarya, Sat et Bizamo constituent le royaume du Damot, dirigé par les motälämi dont l'autorité s’impose jusqu’au sultanat musulman de l’Ifat et au port de Zeyla. Ils exportaient des produits de luxe locaux vers l'Arabie, l'Inde et la Chine. Gafat et Gärnbo, éleveurs et agriculteurs du royaume, y professaient un culte de possession et de divination (däsk). Au XIVe siècle, le royaume du Damot disparaît après l'annexion de l'Endägäbtän et du Wäräb par le royaume chrétien salomonien. Mais les motälämi gèrent jusqu'au milieu du XVe siècle une communauté d’espaces restreinte, sur laquelle un tribut chrétien est imposé, et Gafat et Gämbo résistent toujours à l’influence culturelle chrétienne. Au tournant du XVIe siècle, après avoir subi les assauts successifs de leurs voisins, une partie de ces populations est assimilée aux Oromo Mäçça qui annexent le sud de l’Abbay ; une autre émigre dans le Goggam où elle s'intègre lentement à la société chrétienne. Assimilation tardive et existence d'une entité géopolitique « païenne » pérenne 1 remettent en cause les sources médiévale, moderne et contemporaine ayant inspiré l’historiographie éthiopienne qui actait de la toute puissance du royaume chrétien sur ses voisins « païens ».