Thèse soutenue

La défense du territoire en Iran nord-oriental (Khorassan-Transoxiane) IXe-XIe siècle

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Auteur / Autrice : Camille Rhoné
Direction : Christophe PicardÉtienne de La Vaissière
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 17/05/2013
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Orient et Méditerranée (Ivry-sur-Seine, Val de Marne ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Alastair Northedge
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Picard, Étienne de La Vaissière, Denise Aigle
Rapporteurs / Rapporteuses : Jürgen Paul

Résumé

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La défense du territoire dans l’Iran nord-oriental des IXe-XIe siècles est abordée à la fois comme pratique - à travers l'étude des fortifications et de la mobilisation de combattants-, et comme motif rhétorique. Elle apparaît d'abord dans les textes comme un outil de légitimation politique pour les émirs et sultans qui s'emparent d'un pouvoir indépendant au Khorassan et/ou en Transoxiane. Ces derniers justifient leur pouvoir à l'égard du califat et. des populations locales -élites et .gens du commun- en invoquant leur, rôle de défenseurs du Dâr al-islam face à l'Ennemi turk. La conjugaison de la doctrine du jihad et de l’épopée opposant Iran et Turan permet d'ériger le Turk en incarnation de l'Ennemi. Cette construction rhétorique repose a priori sur l'idée d'une frontière unique, longiligne et hermétique faisant face aux steppes du nord- est. Or, une analyse plus serrée des processus et des pratiques de mise en défense, à travers les données archéologiques et textuelles, révèle que cette construction dissimule trois éléments : en premier lieu, les relations avec les Turks sont souvent faites de cohabitation. Ensuite, la priorité est souvent accordée à la protection des échanges et du fonctionnement de l'économie, plutôt qu'au jihad. Enfin, contrairement à leur image idéale de héros protecteur, les dirigeants sultaniens partagent la pratique défensive avec le reste de la population, y compris avec des combattants ne faisant pas partie des armées étatiques. Dans un contexte où les tensions politiques, sociales et territoriales sont récurrentes, la défense est surtout dirigée contre des coreligionnaires musulmans, à toutes les échelles spatiales, en dépit du discours unificateur des émirs.