Les zombies et le visible, ce qu'il en reste : une pratique artistique de la hantise cinématographique
Auteur / Autrice : | Karim Charredib |
Direction : | Richard Conte |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts et Sciences de l'art. Artq plastiques |
Date : | Soutenance le 29/03/2013 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts plastiques, esthétique et sciences de l'art (Paris ; 1998-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre d'études et de recherches en arts plastiques (Paris) (1998-2011) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Suzanne Liandrat-Guigues, Olivier Schefer, Christophe Viart |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse explore les figures de la revenance et de la hantise d'un point de vue politique et esthétique, c'est-à-dire dans leur rapport à la société et à l'image. A cette fin le cinéma est le champ d'expérimentation et de manipulation puisque le cinéma, et notamment le cinéma américain, fait partie de ces mythologies modernes qui ont bercé le XXe siècle, avec ses histoires, codes et figures imposées. Les images produites par le cinéma sont ancrées dans l'inconscient et l'imagerie collectifs des spectateurs. C'est donc toute sa grammaire qui est à l'étude sous l'angle du mort-vivant : du héros au second rôle, de la perspective saturée du décor au hors-champ mortel. Si le zombie est la figure de proue de cette thèse, il s'agit moins de l'étudier d'un point de vue ethnographique que d'user de ses particularités afin de questionner le visible sur le mode de la persistance, de la pratique du retour incessant et de l'envahissement, c'est-à-dire comme une forme de résistance. Les revenants dévoilent lentement mais inexorablement l'envers du décor et délimitent une nouvelle topographie, déplacent les seuils et les frontières convenus : entre morts et vivants, entre visible et caché, entre champ et hors-champ. Les limites de l'espace et du corps sont mises à l'épreuve. Dans ma pratique, cette redéfinition des limites transforme l'image et l'univers filmique en ce que l'on pourrait nommer des « limbes filmiques » par des actions simples dans et sur l'image cinématographique : envahissement, contamination, pourrissement, corruption, dévoration, prolifération, raréfaction. Les morts-vivants revisitent ainsi, tels de riches touristes, les mythologies du cinéma.