Thèse soutenue

Musil, Wittgenstein : l'Homme du possible

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Auteur / Autrice : Pierre Fasula
Direction : Christiane Chauviré
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 13/04/2013
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Philosophie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de philosophie contemporaine de la Sorbonne (Paris ; 2002-....)
Equipe de recherche : Centre de philosophie contemporaine de la Sorbonne (Paris ; 2002-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Christiane Chauviré, Barbara Agnese, Allan S. Janik, Sandra Laugier, Layla Raïd, Antonia Soulez

Résumé

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Au chapitre 4 de "L' Homme sans qualités", Musil présente son personnage principal, Ulrich, comme doué d'un sens du possible, qu'il définit ainsi : "L'homme qui en est doué, par exemple, ne dira pas : ici s'est produite, va se produire, doit se produire telle ou telle chose; mais il imaginera : ici pourrait, devrait se produire telle ou telle chose; et quand on lui dit d'une chose qu'elle est comme elle est, il pense qu’elle pourrait aussi bien être autre. Ainsi pourrait-on définir simplement le sens du possible comme la faculté de penser tout ce qui pourrait être "aussi bien", et de ne pas accorder plus d'importance à ce qui est qu'à ce qui n'est pas » (L''Homme sans qualités, §4). De manière générale, nous examinons ce sens du possible, dans ses différentes mises en œuvre, à l'aune des remarques conceptuelles de Wittgenstein sur la possibilité. Dans le domaine théorique, l'interprétation de la thèse de Musil sur Mach permet de montrer que, par comparaison avec la démarche scientifique, le sens du possible est la capacité à penser non seulement toutes les possibilités réelles mais aussi toutes les possibilités concevables, et ce par opposition à l'induction et à la recherche de causes. Dans le domaine de la conduite de la vie, la lecture philosophique d'un roman de Musil permet de montrer que le sens du possible est non pas la solution mais l'expression du problème de la vie juste (« comment dois-je vivre ?"). Enfin, dans une dernière partie, on rapporte le sens du possible au développement d'utopies, c'est-à-dire des vies et des hommes concevables mais pas nécessairement possibles en vertu de la réalité.