Le statut du mouvement dans la phénoménologie de Jan Patočka
Auteur / Autrice : | Dragoş Duicu |
Direction : | Renaud Barbaras |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 30/03/2013 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Philosophie (Paris ; 1998-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre de philosophie contemporaine de la Sorbonne (Paris ; 2002-....) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Renaud Barbaras, Virgil Ciomoş, Karel Novotný, Pierre Rodrigo |
Résumé
Dans « De l'essence et du concept de la φύσις », Heidegger appelle la Physique d'Aristote le livre caché de la philosophie occidentale. Le présent travail peut être lu comme une tentative de mettre au jour les efforts du phénoménologue tchèque Jan Patočka pour récupérer ce qui, de ce grand livre, a été oublié par l'histoire de la philosophie. Nous nous sommes concentrés sur un des résultats les plus aristotéliciens de Patočka, dont nous avons essayé de montrer la présence tant en filigrane (dans les effets qu'il a relativement à la conceptualité phénoménologique en général) qu'explicitement. On pourrait résumer ce résultat ainsi : le mouvement est phénoménologiquement et ontologiquement premier. C'est l'examen de la définition aristotélicienne du mouvement, dans sa reprise et dans les conséquences qu'en tire Patočka, qui nous a confirmé cette conclusion. Mais si le mouvement est premier, cela veut dire que les extases et les déterminations du mouvement ne sont, elles, que secondaires, c'est-à-dire phénoménologiquement et ontologiquement dérivées. La matière et la forme (du monde), l'acte et le possible, le temps et l'espace, l'hypokeimenon (le corps et le sujet) sont secondaires, car sédimentés, déposés par le mouvement, et ne s'éclairent donc fondamentalement que par leur reconduction au mouvement. C'est une telle reconduction que nous avons tâché d'accomplir à chaque étape de notre analyse.