L' identité de l'homme chez Plotin
Auteur / Autrice : | Christian Girard |
Direction : | Luc Brisson |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie antique |
Date : | Soutenance en 2013 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Résumé
Plotin n'est pas l'inventeur du sujet moderne, produit de la déconstruction de l' « ego » cartésien. Même si les « Ennéades » font bien affleurer la figure d'un sujet, le « nous », qui cherche à se saisir dans l'exercice de la réflexivité, ce sujet est tout à fait étranger à la personne ou au moi modernes : le « nous » est une « ousia » sensible – le vivant rationnel – qui procède d'un « eidos » intelligible -l'homme noétique -. Pour le philosophe, la question du « nous » se pose et se résout dans celle plus large de l'identité de l'homme. S'inscrivant dans la filiation de l'ontologie platonicienne, Plotin propose une définition de l'homme qui cherche à faire la synthèse des motifs de l' »Alcibiade » et de la psychologie du « Phédon ». Pour répondre aux objections majeures adressées par les doctrines péripatéticienne et stoïcienne aux supposés du fondateur de l'Académie, il élabore progressivement une définition de l'homme qui, en articulant monisme de l'âme et dualisme du vivant, permet de sceller et de ratifier dans l'ontologie les présupposés dualistes de l'axiologie platonicienne. La nécessité de surmonter la dichotomie entre principe d(identité – l'homme noétique impassible – et le principe d'individuation – l'homme sensible – conduit Plotin à assimiler le « nous » à la « dianoia » promue au rang de principe d'identité du vivant rationnel : la « dianoia », conçue à la fois comme hégémonique rationnel et intellect possible, atteste la participation de la « morphe » sensible à l' »eidos » intelligible en même temps qu'elle garantit la conversion de la « morphe » vers son « eidos ».