Thèse soutenue

Sociologie de la diplomatie marocaine

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Auteur / Autrice : Abdelaziz Riziki Mohamed
Direction : Gilles Dorronsoro
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance en 2013
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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Dans le cadre de cette étude, nous dressons un portrait sociologique de la diplomatie marocaine, et ce, sur la base de la biographie de 278 personnalités marocaines: ministres des Affaires étrangères et de la Coopération, ministres délégués aux Affaires étrangères, secrétaires d'État aux Affaires étrangères, ambassadeurs, marocains dirigeant une organisation internationale ou régionale, quelques personnalités ayant une influence réelle sur l'appareil diplomatique marocain. Nous nous intéressons en particulier aux origines sociales et familiales des diplomates marocains, à leurs origines géographiques, à leurs études (nature et de lieu de formation), à leur capital culturel, aux langues qu'ils sont en mesure de pratiquer, à leurs relations éventuelles avec le Maghzen ou Makhzen, l'appareil d'État au Maroc, à leurs affiliations ou non à des mouvements politiques (formations partisanes et organisations de défense des droits humains) et à des clubs et autres associations, du Maroc et de l'étranger. Le traitement statistique que nous avons effectué permet de constater que presque tous les diplomates marocains, au lendemain de l'indépendance (1956), étaient d'origine urbaine, surtout de la ville de Fès. Cette prédominance de Fès sur la diplomatie marocaine a été atténuée, mais n'a pas disparu pour autant. D'autres enseignements sont à tirer de ce traitement statistique: importance des solidarités familiales et tribales, prépondérance des lauréats de l'enseignement supérieur français et de l'École nationale d'Administration publique de Rabat, primat des filières «Science politique» et «Administration publique», faveurs accordées par le Palais royal à des diplomates parachutés issus de la bourgeoisie et de l'aristocratie, mais aussi aux membres des partis politiques favorables au régime politique en place, les fameux « partis cocottes-minute», etc. . . De manière générale, le pouvoir royal est considérable en matière de nomination des diplomates. Cela est particulièrement visible dans le choix et la nomination des diplomates n'appartenant pas à la carrière. Sur le plan méthodologique, nous avons opté pour la prosopographie, une démarche qui s'efforce d'identifier les personnalités afin de mieux les «situer» en tant qu'acteurs de la vie sociale, politique et diplomatique du Maroc, en nous intéressant particulièrement à leur personne, à leurs origines et relations sociales.