Potentiel évolutif des réponses transcriptomiques et phénotypiques vis-à-vis du stress d’origine anthropique : le cas de Lymnaea stagnalis exposée aux pesticides
Auteur / Autrice : | Anthony Bouétard |
Direction : | Laurent Lagadic |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Écologie |
Date : | Soutenance en 2013 |
Etablissement(s) : | Rennes, Agrocampus Ouest |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les contaminations répétées par les pesticides des milieux aquatiques lentiques situés dans les zones agricoles, peuvent influencer l’évolution des populations d’organismes non-cibles qui y sont inféodées, notamment pour les espèces ayant une faible capacité de dispersion. L’objectif de la thèse fut d’évaluer le potentiel évolutif de réponses moléculaires au stress, chez un gastéropode aquatique, Lymnaea stagnalis afin de tester l’influence de la sélection sur la divergence des populations. L’hypothèse de divergence adaptative a été testée sur un ensemble de 14 populations naturelles neutralement différenciées (FST = 0,282) et contrastées du point de vue de leur degré d’exposition aux pesticides. Les traits d’histoire de vie étudiés montrent des patrons de divergence compatibles avec la sélection diversifiante, homogénéisante, ou avec l’hypothèse neutre (QST-FST). Le type d’habitat apparaît comme le principal facteur de divergence inter-population mais les résultats suggèrent une action sélective de la pression pesticide vers une fécondité accrue, comme réponse possible à la réduction de survie précoce. Du point de vue moléculaire, la réponse transcriptionnelle de gènes candidats au diquat, pesticide modèle pro-oxydant, s’est avérée plus marquée que les activités enzymatiques correspondantes. A l’échelle du transcriptome (RNAseq), l’analyse préliminaire de la variation génétique sur un sous-jeu de quatre populations, montre en premier lieu une concordance remarquable avec la divergence neutre. L’effet du diquat semble s’exprimer essentiellement via son interaction avec la population, suggérant des patrons de réponse très différents ainsi qu’une plus faible sensibilité à l’herbicide dans les populations historiquement exposées. Globalement, cette étude révèle une grande variabilité, indiquant un fort potentiel évolutif chez cette espèce, et fournit de nouveaux arguments en faveur de la prise en compte de la variation génétique dans les procédures d’évaluation du risque écologique.