Thèse soutenue

L'économie du bonheur face à l'insécurité nutritionnelle; des Maliens ruraux, urbains et migrants évaluent leur situation alimentaire.

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Mila Lebrun
Direction : Michel Benoit-CattinNicolas Bricas
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 28/06/2013
Etablissement(s) : Montpellier, SupAgro
Ecole(s) doctorale(s) : Économie et Gestion de Montpellier (École Doctorale ; 2009-2014)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Marchés, organisations, institutions et stratégies d'acteurs - UMR MOISA (Montpellier)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Droy, Étienne Montaigne
Rapporteur / Rapporteuse : Isabelle Guérin, Michelle Holdsworth

Résumé

FR  |  
EN

Les politiques de sécurité alimentaire considèrent implicitement que la satisfaction des besoins nutritionnels est un objectif suffisant et que les autres fonctions qu'assure l'alimentation – plaisir, lien social, identité – sont secondaires. La présente thèse interroge cette hypothèse. Mobilisant les avancées de l'économie du bonheur, elle propose le concept de bien-être alimentaire subjectif , défini comme la façon dont les personnes ressentent leur situation alimentaire, et construit une mesure pour en rendre compte, la satisfaction alimentaire vécue. Cette mesure est insérée dans un questionnaire soumis à trois échantillons de Maliens vivant dans des milieux différents (région de Kayes, ville de Bamako, France) et confrontés à des niveaux d'insécurité nutritionnelle variés. Des analyses statistiques et économétriques sont réalisées. Les résultats empiriques montrent que, quel que soit le niveau d'insécurité nutritionnelle, les dimensions tant biologique que sociale, hédonique ou identitaire de l'alimentation peuvent être déterminantes dans les perceptions qu'ont les personnes de leur vécu alimentaire. C'est ce qui explique que l'absence d'insécurité nutritionnelle ne soit ni une garantie, ni, surtout, un pré-requis d'une satisfaction alimentaire vécue élevée.Cette recherche suggère des implications importantes en termes d'efficacité et de définition des objectifs des politiques alimentaires. Elle va dans le sens des recommandations du Comité de la Sécurité Alimentaire mondiale d'octobre 2012 en plaidant pour compléter les approches existantes de l'insécurité alimentaire par des évaluations des perceptions individuelles des situations alimentaires vécues.