L'enfant au miroir des sépultures médiévales (Gaule, VIe-XIIe siècle)
Auteur / Autrice : | Emilie Perez |
Direction : | Michel Lauwers, Luc Buchet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et archéologie |
Date : | Soutenance le 04/12/2013 |
Etablissement(s) : | Nice |
Ecole(s) doctorale(s) : | ED-86-Lettres sc. Humaine |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Cultures et Environnements. Préhistoire, Antiquité, Moyen Âge (Nice) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Michel Lauwers, Luc Buchet, Claude Raynaud, Cécile Treffort, Bruno Bizot, Élisabeth Lorans |
Mots clés
Résumé
Entre le VIe et le XIIe siècle, en Gaule, le traitement funéraire des enfants connut certaines évolutions, corrélées à une transformation plus large de l’espace des morts. À la lumière d’une étude interdisciplinaire, qui combine l’analyse des sources écrites (hagiographiques et normatives), archéologiques et biologiques du haut Moyen Âge, je propose d’appréhender l’organisation des sépultures et les modes d’inhumation des enfants, à travers l’analyse de seize sites funéraires, sept nécropoles rurales et neuf cimetières, utilisés du VIe au XIIe siècle. Le développement d’une nouvelle méthode de répartition des enfants en classes d’âges « sociales » (0-2, 3-7, 8-12, 13-17 ans) a permis de repérer des césures et des étapes importantes durant l’enfance, notamment autour de l’âge d’un et de sept ans, qui témoignent de l’évolution de l’identité sociale et se manifestent différemment selon les contextes. Dans les nécropoles, le mobilier déposé auprès des enfants s’accroît en qualité, en quantité et en diversité à partir de huit ans, le genre étant marqué de manière beaucoup plus nette. L’analyse des sources hagiographiques et normatives des VIe-VIIIe siècles permet de lier ce phénomène à la puberté et à l’entrée dans l’âge adulte. Dans les cimetières, on observe un processus de regroupement des tombes d’enfants, attestant une sorte de sectorisation de l’espace funéraire selon l’âge des individus, sans doute vers l’époque carolingienne : les enfants de moins de sept ans sont, en effet, inhumés au plus près des murs des édifices ecclésiaux, selon une tendance qui semble perdurer jusqu’à la fin de la période médiévale.