Thèse soutenue

La perversion féminine : la femme existe?

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Auteur / Autrice : Kaouther Derouiche
Direction : Jean-Michel Vives
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychopathologie clinique
Date : Soutenance le 25/11/2013
Etablissement(s) : Nice
Ecole(s) doctorale(s) : ED-86-Lettres sc. Humaine
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire interdisciplinaire Récits Cultures et Sociétés. UPR 3159 (Nice ; 2012-....)
Jury : Président / Présidente : Xavier-Serge Lesourd
Examinateurs / Examinatrices : Mohamed Riadh Ben Rejeb, Delphine Scotto di Vettimo
Rapporteur / Rapporteuse : Mohamed Riadh Ben Rejeb, Marco Antônio Coutinho Jorge

Résumé

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Ce travail porte sur d’une part l’interrogation sur l’existence de la perversion féminine, rarissime voire inexistante d’après les écrits fondamentaux de la psychanalyse, et de l’autre part sur l’exploration de la dynamique propre au montage pervers au féminin. Si la femme qui se situe du côté de l’amour a amené Lacan a énoncé la maxime célèbre, celle de la femme n’existe pas, puisqu’elle n’est « pas toute » et que la femme ne s’écrit que barrée, la femme perverse se révèlera être l’envers de la femme. De ce fait, la femme perverse prône l’existence de la femme et sa possible écriture. Le montage pervers de la femme perverse bafoue la loi de la différence des sexes en aboutissant à une falsification outrancière des formules de la sexuation. Ainsi, il s’agit d’une perversion féminine comme imposture. En effet, l’imposture perverse de la femme perverse se déploie à travers l’identité factice que la femme perverse se fabrique afin de contrer l’autre femme, celle qui n’existe pas. D’emblée, la prévalence imaginaire chez la femme perverse est le mécanisme qui permet à la perverse d’avoir la foi dans la possession d’un phallus, d’une part largement supérieur à celui de l’homme, puisqu’il n’est pas borné par la détumescence et d’autre part, la relevant au rang de l’exception, puisqu’elle est la seule femme à le détenir. La mise en scène perverse, dont l’ancrage est imaginaire, opère dans les filets signifiant du symbolique. En effet, le symbolique, scène de la loi de la différence des sexes, se trouve bafoué et souillé. Ainsi, c’est ce savoir autre, sorte de « sur-savoir », prôné par la femme perverse qui divise l’autre, -témoin sidéré-, et perdure son illusion, sa foi, dans l’avoir du phallus. Toutefois, derrière cette armure d’invincible se révèle une angoisse à la teinte mélancolique, connectée à l’insignifiance du sexe féminin. Ainsi, c’est ce non-lieu de la femme auquel la femme perverse par imposture et simulacre s’invente un lieu, qui constitue l’angoisse de laquelle la femme perverse se prémunit.