Innovation collaborative et orientation client / marché au sein des Pôles de compétitivité : analyse empirique des dynamiques de projets / acteurs (Cas des Réseaux d'innovation en Région PACA )
Auteur / Autrice : | Cheikh Abdou Lahad Thiaw |
Direction : | Boualem Aliouat |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de gestion |
Date : | Soutenance le 09/04/2013 |
Etablissement(s) : | Nice |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Droit et sciences politiques, économiques et de gestion (Nice, Alpes-Maritimes ; 2008-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Groupe de recherche en droit, économie et gestion (Valbonne, Alpes-Maritimes) - GREDEG |
Jury : | Président / Présidente : Nadine Tournois |
Examinateurs / Examinatrices : Boualem Aliouat, Nadine Tournois, Gilles Guieu, Faouzi Bensebaa, Laurent Londeix | |
Rapporteur / Rapporteuse : Gilles Guieu, Faouzi Bensebaa |
Mots clés
Résumé
Par la promotion de l’innovation en réseau, les instruments de dynamiques territoriales sont devenus aujourd’hui des outils de support indispensables à la compétitivité des entreprises et à la croissance des nations. C’est dans cet esprit que sont conçus les pôles de compétitivité dans le dispositif français de 2005. L’innovation collaborative à l’échelle des pôles de compétitivité vise en premier lieu à créer des débouchés nouveaux, c’est-à-dire à générer des innovations prêtes à être diffusées sur les marchés. Or, si les réseaux d’innovation ont été largement étudiés à travers des outils de pilotage, de gouvernance et de coordination, par la finance, la propriété intellectuelle ou les pratiques de RH, par la formation, par la confiance entre les partenaires, par les externalités, ou encore par la dynamique des PME, une carence persiste dans les recherches actuelles à propos de l’orientation stratégique composite des réseaux d’innovation, en particulier l’orientation marché ou client dans la dynamique des projets/acteurs. Les premiers rapports d’évaluation des Pôles dénotent au demeurant, des écueils relatifs à une collaboration propice à des innovations prêtes pour l’accès aux marché et la stabilisation de problèmes liés au fonctionnement, à la gouvernance et à la performance des pôles. Tout en nous inscrivant dans le courant des travaux de recherche qui mettent en exergue les spécificités du dispositif français des pôles de compétitivité composé d’acteurs complémentaires (Recherche, Formation et Entreprises), notre travail met l’accent sur le fait que l’innovation collaborative est mise en tension par des intentions stratégiques différenciées, liées précisément aux profils hétérogènes, et parfois divergents, des partenaires animés par un projet commun. Par une analyse empirique portant sur le pôle SCS que nous avons choisi en raison de son profil, de la nature de ses projets et de son historique collaboratif avec notre laboratoire de recherche (abondance de données préexistantes), nous tentons de comprendre la façon dont s’intègre l’orientation « marché » dans les projets d’innovation en réseau, et le rôle que la dimension marketing joue dans la dynamique d’innovation collaborative au sein des pôles de compétitivité. L’étude « qualimétrique » conduite a permis de mettre en évidence une relation de dépendance réciproque très forte entre les particularités des déterminants de l’innovation collaborative, notamment les profils d’acteurs et les intentions stratégiques, et les modalités d’intégration de l’orientation client/marché dans les dans les projets d’innovation collaboratifs (PIC). L’attribut « réseaux de connaissances » qui distingue les PdC octroie au marketing une place limitée dans les PIC. Aujourd’hui, une révision du modèle assimilable à un « réseau connaissances » s’impose, car les résultats montrent aussi une limite des marges de manœuvre des Pôles qui peut constituer une entrave à l’accès aux marchés des innovations issues des PIC. En effet, le processus d’innovation collaborative à l’échelle des PdC ne permet qu’au plus de parvenir à dresser des prototypes (β Product) et n’octroie pas de possibilité d’aller au-delà (test, production, mise sur le marché, etc.). Nos contributions théoriques et managériales permettent aujourd’hui d’ouvrir des grilles d’analyses nouvelles et d’améliorer le fonctionnement, la gouvernance et la performance des pôles à travers le succès des projets d’innovations collaboratifs. La thèse nous a aussi amené à développer des hypothèses nouvelles qui pourraient être échafaudées dans le cadre de recherches ultérieures, notamment au regard de la pertinence des réseaux de connaissances dans le processus complet d'innovation collaborative.