L'identité sociale des jeunes musulmans tunisiens et les stratégies identitaires de changement : cas d'étudiants garçons et filles, pratiquants et non pratiquants
Auteur / Autrice : | Kaouther Souissi |
Direction : | Pascal Moliner, Abdallah Maâouia |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie sociale |
Date : | Soutenance le 13/11/2013 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 en cotutelle avec Université de Tunis I |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale 60, Territoires, Temps, Sociétés et Développement (Montpellier ; ....-2014) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Laboratoire Epsylon (Montpellier) |
Laboratoire : Dynamique des capacités humaines et des conduites de santé / EPSYLON | |
Jury : | Président / Présidente : Patrick Rateau |
Examinateurs / Examinatrices : Pascal Moliner, Abdallah Maâouia, Patrick Rateau, Ikbal Gharbi | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Rateau, Ikbal Gharbi |
Résumé
Les stéréotypes négatifs qu’émettent les Musulmans d’Orient à l’égard des Musulmans Tunisiens causent autant de souffrance aux Tunisiens d’avant la révolution et d'aujourd'hui. L’objectif de ce travail est de connaître jusqu’à quel point les jeunes tunisiens sont influencés par les méta-stéréotypes négatifs dans leurs définition de soi Musulman et comment ils réagissent au fait qu’ils appartiennent à un groupe de musulmans socialement dévalorisé. Nous travaillons sur des associations verbales et leurs valences de 208 étudiants pratiquants et non pratiquants, des deux sexes se prononçant sur l’Islam et le Musulman, d'abord en leur nom propre puis au nom du Musulman d’Orient. Dans cette perspective, quatre études comparatives inter et intra-sujets sont menées afin de repérer les prototypes du Musulman et le degré d'affirmation des jeunes interrogés de leur identité musulmane, les méta-stéréotypes du Musulman Tunisien et leur incidence sur l'identité endogroupe et les stratégies de restauration identitaire. Les résultats sont discutés en référence à la théorie du noyau, au modèle prototypique des catégories et à la fonction explicative des stéréotypes. Dans l'ensemble, ils montrent un grand décalage entre les traits prototypiques du Musulman et les traits les plus typiques du Musulman Tunisien, les jeunes définissent l'endogroupe "croyant" mais le décrivent "mécréant". Au niveau des représentations sociales de l'Islam, des biais de contraste de type faux consensus, fausse unicité et stéréotypie sont identifiés. Pour infirmer les méta-stéréotypes négatifs, les jeunes se représentent l'Islam en leur faveur. Le Musulman d'Orient est discriminé, il n'est plus un référent positif.