Thèse soutenue

Le critère de démarcation de Karl R. Popper et son applicabilité

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Auteur / Autrice : Jacques Michel-Bechet
Direction : Pascal NouvelAnastasios Brenner
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 13/05/2013
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 58, Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; ....-2014)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherche interdisciplinaires en sciences humaines et sociales (Montpellier)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Pascal Nouvel, Anastasios Brenner, Jean Gayon, Olivier Perru, François Henn
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean Gayon, Olivier Perru

Résumé

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La réfutabilité de Karl Popper (1902-1994) définit à la fois la norme de la connaissance scientifique et se présente comme le critère du caractère empirique de toute théorie scientifique. La thèse rend compte de l’ambigüité d’une épistémologie qui s’ancre dans la logique potentielle tout en prétendant à l’effectivité pratique. Il est impossible avec un tel critère de statuer sur la scientificité de disciplines aussi diverses que le marxisme, la psychanalyse, la théorie de l’évolution, l’astrologie, étudiées par Popper et exclues du domaine des sciences pour absence de prédictibilité. La thèse met aussi en évidence que, bien que très influente en biologie, l’épistémologie normative de Popper n’a jamais été vraiment appliquée, même par ses épigones tel Jacques Monod, et n’est pas applicable. Les raisons de ces échecs doivent être recherchées non seulement dans la logique potentielle, mais aussi dans le modèle déductif-nomologique, au fondement du critère et qui deviendra la norme de toute science empirique. Si le modèle D-N d’explication, formalisé plus tard par Carl Hempel, peut servir à la construction du modus operandi de la réfutation en physique, il ne peut prétendre à l’opérabilité dans les disciplines où l’existence de lois demeure problématique et la notion de prédiction plurielle comme en biologie. Enfin la thèse, s’appuyant sur l’analyse critique de l’épistémologie poppérienne, propose une typologie des prédictions, précise la spécificité des énoncés biologiques et envisage un autre critère de scientificité qui prenne davantage en compte la science en action.