Thèse soutenue

Entre résistance et conformité : le paradoxe des stratégies locales de survie au sein de la multinationale : analyse historique du cas d'IBM Montpellier

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Auteur / Autrice : Pauline Keh
Direction : Florence RodhainRégis Meissonier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de Gestion
Date : Soutenance le 22/11/2013
Etablissement(s) : Montpellier 2
Ecole(s) doctorale(s) : Économie et Gestion de Montpellier (École Doctorale ; 2009-2014)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Montpellier Research in Management
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Florence Rodhain, Régis Meissonier, Véronique Perret, Ariel Mendez, Florence Palpacuer, Virginie Llorca
Rapporteur / Rapporteuse : Véronique Perret, Ariel Mendez

Résumé

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Ce travail doctoral propose une théorisation enracinée du phénomène de survie locale au sein de la firme multinationale. L'objectif est d'apporter des éléments de réponse à la problématique suivante : quelles sont les stratégies locales élaborées par les sites industriels de multinationales afin de survivre et de se maintenir au sein de la chaîne de valeur de l'entreprise malgré un contexte de globalisation et de rationalisation des coûts de production ? L'étude historique du cas d'IBM Montpellier nous permet d'interpréter le phénomène de survie locale comme résultant d'un processus managérial de maturation de la survie par la transformation. Ce processus se décompose en trois étapes successives : une phase de conformité pendant laquelle les acteurs locaux ressentent peu de pressions exogènes et se contentent d'adopter et d'exécuter les pratiques et les directives globales ; une phase d'opposition qui émerge en réaction à des menaces soudaines et qui consiste à contester certaines logiques globales afin de protéger les acquis locaux ; et une phase de transformation pendant laquelle les acteurs locaux cherchent à anticiper les futures évolutions de la compagnie et à redéfinir les pratiques et les logiques locales afin d'être en mesure d'influencer ou de contourner des décisions jugées menaçantes. La thèse met en exergue le caractère paradoxal du processus stratégique de survie en le situant à l'interface entre résistance et conformité. La démarche étudiée consiste à traduire les transformations organisationnelles insufflées par le siège, à les négocier, à les dévier et à se les approprier. Au final, nos observations montrent qu'une stratégie de survie pour la filiale revient non pas à combattre le changement mais à l'accompagner de manière à trouver ou à créer sa nouvelle place dans la chaîne de valeur globale.