Thèse soutenue

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Auteur / Autrice : Nicolas Deguines
Direction : Romain JulliardColin Fontaine
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ecologie
Date : Soutenance en 2013
Etablissement(s) : Paris, Muséum national d'histoire naturelle
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris)
Jury : Président / Présidente : Anne-Laure Jacquemart
Examinateurs / Examinatrices : Michael Pocock
Rapporteurs / Rapporteuses : Isabelle Dajoz, Sandrine Petit

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les insectes pollinisateurs, responsables de la pollinisation de la majorité des plantes à fleurs, sont essentiels au fonctionnement des écosystèmes terrestres et fournissent aux sociétés humaines un service écosystémique important. Parmi les menaces pesant sur la biodiversité, les changements d’occupation du sol sont une cause majeure des déclins observés de pollinisateurs. Cependant, la grande diversité des pollinisateurs n’est que partiellement représentée dans la littérature. Les objectifs de cette thèse sont d’étudier à large échelle spatiale les conséquences des changements d’occupation du sol sur les communautés d’insectes pollinisateurs (Coleoptera, Diptera, Hymenoptera, et Lepidoptera), et l’approvisionnement du service de pollinisation. Une partie des travaux repose sur un programme de sciences participatives mis en place en 2010, le Suivi Photographique des Insectes POLLinisateurs (Spipoll). Nous montrons que l’urbanisation est le changement d’occupation du sol le plus néfaste pour les communautés de pollinisateurs, bien qu’apparaissent des différences de vulnérabilité entre ordres d’insectes. Au sein des milieux agricoles, la richesse des communautés de pollinisateurs augmente avec la proximité aux milieux semi-naturels ou avec l’hétérogénéité du paysage. La composition des communautés est elle aussi affectée par la proximité aux milieux semi-naturels, avec un effet positif sur les spécialistes aux traits floraux. Enfin, nous montrons par l’analyse de deux décennies de données de productions agricoles des régions de France que l’efficacité de l’intensification agricole décroit avec l’augmentation de la dépendance aux pollinisateurs des cultures, suggérant un effet négatif à large échelle de l’intensification agricole sur le service de pollinisation. Cette thèse met en évidence la nécessité d’étudier la composition des communautés d’insectes pollinisateurs dans leur ensemble et souligne que leur conservation à l’échelle de la France doit considérer les milieux agricoles. De plus, elle montre que l’atténuation des effets néfastes de l’agriculture intensive sur les communautés d’insectes pollinisateurs devrait aussi bénéficier aux plantes sauvages et au service de pollinisation, laissant entrevoir la possibilité d’une agriculture productive et respectueuse de la biodiversité.