Thèse soutenue

Autrui : comportement, corps, chair : (chez Maurice Merleau-Ponty)

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Auteur / Autrice : Dorel Bucur
Direction : Jean-Jacques Wunenburger
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie (métaphysique, épistémologie, esthétique)
Date : Soutenance le 29/03/2013
Etablissement(s) : Lyon 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de philosophie (Lyon ; Grenoble ; 2007-....)
Jury : Président / Présidente : Natalie Depraz
Examinateurs / Examinatrices : Étienne Bimbenet
Rapporteurs / Rapporteuses : Natalie Depraz, Philippe Cabestan

Résumé

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La philosophie de la subjectivité culmine chez Husserl avec la paradoxale nécessité de fonder cette philosophie dans une communauté de sujets. Par un même mouvement, la phénoménologie husserlienne dévoile la personne cachée du philosophe, le moi phénoménologique, et autrui sur lequel le moi méditant cherche appui. Désormais, avec l’apparition de la phénoménologie, la problématique d’autrui s’installe au cœur de la philosophie directement liée à celle de la subjectivité. Sans être explicitement l’objet de sa philosophie, le problème d’autrui est constamment présent chez Merleau-Ponty. Si le plus grand problème concernant la question d’autrui de la Cinquième méditation husserlienne était celui de poser ce problème en partant de l’ego constituant, qui se pose comme une subjectivité autosuffisante, dans La structure du comportement, le comportement comme structure (Gestalt) pose un premier décentrement de la subjectivité, qui laisse ainsi de la place pour la question d’autrui. Ce travail de décentrement se poursuit avec l’analyse du corps propre, lequel dans la Phénoménologie de la perception, est entendu comme une subjectivité plus originaire que la conscience. Enfin, dans Le visible et l’invisible, Merleau-Ponty aborde la question d’autrui directement en lien avec la question de l’être. En réhabilitant la notion de forme, il ne s’agit plus seulement de revenir à la question de la subjectivité, mais de remettre en question la réflexion en quête l’être. L’incarnation présuppose une négativité constitutive, que la réflexion doit assumer et qui doit la conduire à refuser tout primat du sujet (ego). Dans l’être comme chair il n’y a plus de place privilégiée, ni pour moi, ni pour autrui, ni même pour notre rapport. Cette philosophie de la chair apparaît donc comme une ontologie indirecte, capable d’embrasser pleinement la question d’autrui dans tous ses paradoxes.