Villes et bourgs en Savoie de la Réforme à la Révolution
Auteur / Autrice : | Dominique Bouverat |
Direction : | Olivier Zeller |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 19/12/2013 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Environnement, Ville, Societes (IRG) |
Jury : | Président / Présidente : Guy Saupin |
Examinateurs / Examinatrices : Bernard Gauthiez | |
Rapporteur / Rapporteuse : Anna Bellavitis |
Résumé
Ce travail fait émerger les indices d'urbanité dans une Savoie encore toute rurale, entre 1536 (indépendance de Genève) et septembre 1792 (invasion de la Savoie par les troupes révolutionnaires françaises). Une première partie dégage d'abord un corpus de villes, de villes-bourgs et de simples bourgs, à partir des témoignages contemporains. Elle insiste ensuite sur les conditions du développement urbain. La Savoie urbaine compte de toutes petites villes, dont le ressort s'étend généralement sur un territoire et une population ruraux importants. Au cours de la période, ces cités connaissent une croissance démographique faible, voire négative pour nombre de bourgs. Quelques traits spécifiques à la démographie urbaine caractérisent les villes savoyardes (surmortalité, surféminité, faible part des familles élargies et multiples...). L'examen des fonctions administratives, religieuses et culturelles dévoile une hiérarchie urbaine dominée par Chambéry, et dans une moindre mesure par six capitales de province. La fonction militaire est insignifiante, sauf à Montmélian. Au plan économique, les villes savoyardes, en général bien situées sur un carrefour international, ont manqué leur chance. En l'absence d'une élite entreprenante et suffisamment aisée, du fait de la pauvreté chronique du duché, et en raison de réticences politiques, elles n'ont pas su capter une partie du commerce européen et n'ont pas accompli de démarrage économique. Une deuxième partie s'intéresse à la pratique de la ville. L'étude du cadre urbain dessine des villes marquées par la ruralité et fortement dépendantes des conditions naturelles. Le manque de moyens financiers et diverses pesanteurs ont empêché les tenants de la gouvernance urbaine de sortir les villes de leur carcan médiéval, même si quelques nouveautés urbanistiques apparaissent à la fin de la période. L'usage social de la ville est également envisagé. Il fait apparaître des facteurs de cohésion qui lient la société urbaine, mais aussi des menaces qui pèsent sur l'ordre social, et des rythmes proches de ceux de la campagne. Une troisième partie cherche à évaluer les capacités d'ouverture des villes savoyardes. Elle s'intéresse aux notions de concurrence, de dépendance et de complémentarité, entre les villes et leurs campagnes, entre les cités du duché, et entre ces dernières et les grandes villes voisines, comme Genève, Lyon, Grenoble ou Turin. En outre, de par sa situation géographique, la Savoie offre un chapelet de villes frontières dont les caractéristiques sont exposées. Un tableau du réseau urbain savoyard à l'époque moderne vient conclure cette étude.