Thèse soutenue

L’irrigation des jardins au Proche-Orient : héritage et innovations

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Ghita Benjelloun
Direction : Rémy Boucharlat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues, histoire et civilisations des mondes anciens
Date : Soutenance le 03/07/2013
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Archeorient - Environnement et societes de l'Orient ancien
Jury : Président / Présidente : Yves Porter
Examinateurs / Examinatrices : Mohammed el- Faïz, Alastair Northedge, Denis Genequand

Résumé

FR  |  
EN

La recherche de l’eau a été une nécessité, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours. Au Proche-Orient, la répartition des ressources en l’eau est très inégale et les précipitations sont presque partout insuffisantes. L’homme a développé des systèmes de captage, d’accumulation, d’adduction, d’élévation et de distribution de l’eau de plus en plus variés et élaborés. Les Assyriens, les Grecs, les Nabatéens et les Romains ont transmis ces acquis à l’Orient médiéval que les savants musulmans développeront comme une science et appliqueront dans divers régions. Le jardin, comme l’irrigation des champs et l’approvisionnement des villes et villages, exige des ressources en eau permanente. Notre étude, qui cherchait à vérifier si l’acquisition et la distribution de celle-ci exigeaient une organisation différente et des techniques particulières, apporte une réponse négative. Ce sont aussi ces mêmes systèmes qui alimentent les cités en eau courante ; les techniques ont peu changé, tout comme leur utilisation. En revanche, nous nous sommes rendu compte que le jardin – dont la fonction a changé – passant de l’enclos sacré des temples de l’Antiquité à un espace d’agrément et de prestige, a suscité la créativité des hydrauliciens, médiévaux surtout, et modernes, au service de l’élite. Comme souligné dans cette recherche, certaines techniques ont été mises en œuvre dans diverses régions, parfois dans les plus répulsives, peut-être par défi. À des fins esthétiques et ludiques, les savants ont inventé des bassins élaborés, jeux d’eau et fontaines, ce que nous apprennent les sources textuelles ; malheureusement, les témoins archéologiques sont très pauvres à cet égard. En effet, l’exemple de la noria semble être mieux documenté que d’autres systèmes. Nous pouvons cependant montrer que le jardin de l’élite, l’évolution de son concept et de ses formes, a été un puissant stimulant pour le développement des techniques hydrauliques.