Thèse soutenue

Rôle physiopathologique de la leucocidine de Panton- Valentine (PVL) dans les infections humaines sévères à Staphylococcus aureus : exemple de la pneumonie staphylococcique nécrosante
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Auteur / Autrice : Yves Gillet
Direction : François Vandenesch
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Infectiologie
Date : Soutenance le 11/04/2013
Etablissement(s) : Lyon 1
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Evolution Ecosystèmes Microbiologie Modélisation
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre International de Recherche en Infectiologie (Lyon ; 2013-....)
Jury : Président / Présidente : Daniel Floret
Examinateurs / Examinatrices : François Vandenesch, Jérôme Étienne, Gérard Lina
Rapporteurs / Rapporteuses : Francis Leclerc, Pierre Tattevin

Résumé

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La leucocidine de Panton-Valentine (PVL) est une toxine produite par un petit nombre de souches de Staphylococcus aureus qui possède des propriétés leucotoxiques et nécrosantes. Elle est habituellement associée chez l'homme aux infections cutanées primitives mais a également été mise en cause dans des infections plus sévères touchant notamment l arbre respiratoire. Nous avons pu montrer que la présence des gènes codant la PVL était associée à une forme spécifique de pneumonie staphylococcique humaine caractérisée par sa survenue chez le sujet jeune, sans antécédent, sa mortalité élevée ainsi que par l'existence d'une symptomatologie spécifique associant un syndrome pseudo grippal dans les jours précédents, une leucopénie profonde et la présence fréquente d'hémoptysie. Ces spécificités associées à la production de PVL nous ont permis d'individualiser une nouvelle entité clinique : la pneumonie staphylococcique nécrosante. Nous avons pu démontrer par la suite que les symptômes les plus caractéristiques (leucopénie et hémoptysies) étaient également des facteurs de gravité associés de façon indépendante à la mortalité. Parallèlement à notre description de la pneumonie nécrosante, l'émergence au niveau mondiale de clones communautaires de Staphylococcus aureus résistant à la méticilline et possédant les gènes codant la PVL a été observée. Ces souches, comme les souches sensibles productrices de PVL, sont capable de provoquer des pneumonies nécrosantes et une certaine confusion est apparue concernant les rôles respectifs de la PVL et de la résistance dans la sévérité de cette pathologie d'autant que les modèles animaux montraient des résultats discordants. En comparant des cas de pneumonie nécrosantes PVL+ dus à des souches sensible à méticilline à d'autres cas dus à des souches résistantes, nous avons prouvé qu'il n'existait aucune différence entre les deux groupes aussi bien en termes de présentation clinique que de sévérité, démontrant ainsi l'absence de lien entre sévérité et résistance dans les pneumonies staphylococciques nécrosantes. Par contre, l'utilisation de traitement à visée spécifiquement anti-toxinique semble associée à une amélioration du pronostic, ouvrant ainsi des perspectives thérapeutiques intéressantes pour la prise en charge de cette forme particulièrement sévère de pneumonie staphylococcique