Thèse soutenue

Caractérisation et toxicité de nanoparticules manufacturées de fer chez Physcomitrella patens (Hedw. Bruch & Schimp.) et sur cellules épithéliales bronchiques humaines (HBEC) : vers une utilisation en biosurveillance d’aérocontaminants nanoparticulaires

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Auteur / Autrice : Ludivine Canivet
Direction : Régis CourtecuisseFranck-Olivier Denayer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences biologiques pharmaceutiques
Date : Soutenance le 13/12/2013
Etablissement(s) : Lille 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie-Santé (Lille ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Impact de l'environnement chimique sur la santé humaine

Résumé

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De nombreux sites industriels émettent, non-intentionnellement, depuis des années des particules ultra-fines dans l’air. De nombreuses questions se posent sur leurs effets sur les écosystèmes et la santé humaine. Dans ce contexte, nous avons axé nos recherches autour de nanoparticules de fer manufacturées (Fe-NP), représentatives de celles que l’on retrouve dans les fumées des industries métallurgiques dunkerquoises et nous avons mené en parallèle des études d’écotoxicité et de toxicité. L’objectif principal de ces recherches était d’étudier l’impact de Fe-NP manufacturées exposées par voie aérienne sur deux modèles biologiques : Physcomitrella patens (Hedw.) Bruch & Schimp. et des cultures primaires de cellules épithéliales bronchiques humaines (HBEC). Pour répondre à ces objectifs, nous avons dû passer par l’étape indispensable qu’est la caractérisation fine de notre modèle de NP. En effet, la caractérisation physico-chimique doit être la plus complète possible (8 paramètres) de façon à déterminer, au préalable, leurs propriétés de surface. Puis, nous avons vérifié leur pénétration au sein de nos modèles biologiques. Puis, des biomarqueurs liés au stress oxydant ont été dosés chez la bryophyte, exposée à des concentrations faibles en Fe-NP. Premièrement, aucune perte de vitalité chez notre plante n’a pu être observée au cours du temps aux doses testées. Nos études n’ont pas permis de mettre en évidence une augmentation significative des espèces réactives de l’oxygène et du malondialdéhyde ; ainsi qu’une modulation significative du ratio GSSG/GSH, même si un phénomène de « sur-compensation » peut être évoqué sur le long terme, conduisant à la production de GSH au sein de notre plante témoignant d’une adaptation de la plante au stress. Enfin une analyse toxicogénomique a montré des modulations de l’expression (non significatives) de tous les isoformes des gènes d’intérêt étudiés aux doses testées. Dans le cadre d’études de toxicité, nous avons caractérisé notre modèle cellulaire par coloration immunocytologique. Puis, un test de viabilité nous a permis de choisir notre dose d’exposition : 2 μg.cm-2. Les travaux sur le stress oxydant et la modulation de l’expression génique ont été réalisés sur des cultures de cellules issues de trois patients différents pour prendre en compte la variabilité interindividuelle. Contrairement à certaines publications, nous n’avons pas montré une augmentation dose-dépendante des ROS. Puis, notre étude pangénomique, nous a permis de sélectionner 10 gènes d’intérêt dont l’étude approfondie a mis en évidence des effets précoces (dès 6 h d’exposition) sur des gènes impliquées dans des phénomènes inflammatoires. Néanmoins, les Fe-NP n'ont pas causé d’augmentation significative du MDA et du ratio GSSG/GSH après plusieurs jours d'exposition. Suite à ces résultats, il est maintenant envisageable de mener des recherches sur les impacts des nanoparticules d’origine environnementale à l’aide de nos deux modèles biologiques et d’améliorer les connaissances concernant leur danger potentiel pour l’environnement et la santé humaine.