Se faire poète : le champ poétique dans les premières années du califat abbasside d’après le Livre des chansons
Auteur / Autrice : | Mathias Hoorelbeke |
Direction : | Georgine Ayoub |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littératures et civilisations |
Date : | Soutenance le 27/11/2013 |
Etablissement(s) : | Paris, INALCO |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, littératures et sociétés du monde (1997-... ; Paris) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Georgine Ayoub, Beatrice Gruendler, Julia Ashtiany, Hachem Foda |
Rapporteur / Rapporteuse : Beatrice Gruendler, Frédéric Lagrange |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Ce travail porte sur le champ poétique dans les premières décennies de l’époque abbasside, en se concentrant non pas sur les trajectoires individuelles des poètes, mais sur les contraintes et les logiques collectives auxquelles ils sont soumis. Il s’appuie sur l’analyse de près de 70 notices du Livre des chansons d’al-Iṣbahānī (m. ca. 360/970). La première partie porte sur la contrainte la plus évidente et la plus étudiée : le rapport du poète au prince. Elle postule que la force du verbe poétique dérive d’un lien plus vaste, celui du walā’, qui implique des devoirs réciproques, inscrits dans le temps. La parole poétique n’est dès lors qu’une modalité particulière de la négociation de la distance entre le patron et son protégé. Cette négociation permanente influe sur les déplacements et les modes d’expression du poète.La seconde partie examine comment les poètes se positionnent face à la multitude d’acteurs qui prétendent dire ce que la poésie doit être. Elle analyse comment les rapports des poètes avec leurs pairs ou avec les savants sont déterminés par l’histoire cumulée du champ. L’accent est ensuite mis sur les modalités de ces multiples positionnements : comportements précodés, mise en scène et en texte de l’être social et charnel du poète, autant de coups dont le Livre des chansons est non seulement le témoin mais aussi le théâtre.