Thèse soutenue

Théorie politique de l'hospitalité : les relations de pouvoir aux frontières des communautés politiques

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Auteur / Autrice : Benjamin Boudou
Direction : Astrid von Busekist
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 09/12/2013
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches politiques de Sciences Po (Paris)
Jury : Président / Présidente : Marie-Laure Basilien-Gainche
Examinateurs / Examinatrices : Astrid von Busekist, Seyla Benhabib, Frédérique Matonti, Frédéric Gros
Rapporteurs / Rapporteuses : Seyla Benhabib, Frédérique Matonti

Mots clés

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Résumé

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Dans cette thèse, l’auteur cherche à répondre à la question suivante : pourquoi, dans quelles conditions, et avec quelles conséquences, l’hospitalité devient-elle un concept politique ? Cette thèse met au jour les façons dont différentes traditions politiques ont fait appel à ce concept pour déterminer comment la communauté politique doit se lier aux étrangers. L’hospitalité sert ainsi un double objectif : elle permet de préciser le statut des étrangers, et elle justifie l’équilibre pratiqué entre l’inclusion et l’exclusion aux frontières. L’hospitalité apparaît donc à la fois comme une solution historique particulière au problème de la légitimation des frontières des communautés politiques, et comme un outil de problématisation des relations qui s’instaurent entre les communautés et les étrangers. Émergent ainsi différents foyers de problématisation du concept. Dans une démarche d’abord généalogique, on peut ainsi distinguer la relation rituelle qui permet de canaliser l’étrangeté du nouveau venu, la relation réciproque qui rend possible un contrat avec les citoyens, la relation sociale qui fait de l’hospitalité un devoir de protéger les faibles, la relation juridique qui reconnaît des sujets de droit et la relation d’obligation formulée par l’hospitalité des philosophes du droit naturel. Dans un second temps, l’auteur procède à une reconstruction du concept pour notre modernité, en analysant la relation éthique formulée par une hospitalité inconditionnelle, une relation politique sans hospitalité avancée par la théorie politique post-rawlsienne, et la relation démocratique qui fait de la non-domination le but poursuivi par la justice migratoire.